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Citation de gouelan


Tous les Kurdes pensaient que le régime était fini, et la discussion tournait autour de l'obtention de notre propre État ou tout du moins d'une forme d'autonomie, comme les Kurdes du nord de l'Irak. Ils avaient envoyé quelqu'un à Bagdad pour rencontrer Jalal Talabani, le président irakien, lui-même kurde, pour lui demander son avis. Ce dernier avait affirmé que la chute du régime d'Assad n'aurait pas lieu. Comme ce n'était pas ce qu'ils avaient envie d'entendre, ils avaient tranché :"Oh ! Talabani est vieux."
Alors qu'il avait raison : il savait ce qui se passait.

La Syrie était différente de l'Égypte et de la Tunisie. Assad avait appris de son père, de la façon brutale dont il avait maté la révolte de Hama, et avant encore de nos colons français. En 1925, alors que nous étions sous la domination française, musulmans, druzes et chrétiens s'étaient soulevés ensemble, insurrection qui a reçu le nom de "Grande Révolte arabe". Les Français avaient riposté par un bombardement de l'artillerie si nourri qu'il avait rasé tout un quartier de la vieille ville de Damas. cette zone est désormais connue sous le nom d'Al-Hariqa, qui signifie "incendie". Ils ont tué des milliers de personnes et instauré des exécutions publiques sur la place Marja en guise d'avertissement. Après quoi la rébellion a été écrasée et nous avons poursuivi sous la domination française pendant encore deux décennies, jusqu'en 1946.
Peut-être parce que nous avions oublié ce pan de l'histoire, les jeunes gens comme nous étaient persuadés qu'il y aurait du changement. Quand nous avons entendu dire qu'Assad allait prononcer un nouveau discours, en juin 2011, nous nous attendions à ce qu'il annonce enfin des réformes majeures. Au lieu de quoi il a de nouveau adopté une ligne dure, dénonçant ce qu'il qualifiait de "conspiration contre la Syrie" et accusant le "saboteurs" soutenus par les puissances étrangères et des extrémistes religieux" dont il affirmait qu'ils avaient tiré partie de l'agitation. Il a soutenu qu'aucune réforme n'était possible tant que le chaos continuait. Il apparaissait évident que lui-même ou peut-être sa famille n'avait aucune intention d'abdiquer le pouvoir. Comme je l'ai dit plus tôt : ils pensaient que nous leur appartenions.
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