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Citation de Partemps


Anabase

Je remonte le fleuve de ton corps sur une carte ancienne,
avec le papier qui se déchire et les inscriptions effacées
par les pluies de la nuit. Un navire de mots
m’emporte dans cette expédition ; et les rameurs
ont tu leur rythme monotone, en entendant
le battement de la coque dans les eaux profondes.

Jadis, j’ai rêvé d’un débarquement matinal
sur ces sables inaccessibles ; entendu les oiseaux
indiquer le chemin des montagnes ; su
que les nuages étaient à ma portée, comme
si la source n’était juste qu’un point abstrait
au centre de la page.

J’éloigne tes doigts, comme des algues, à la recherche
de poissons oubliés par l’hiver. Derrière eux,
un troupeau immergé suit les pas du berger
sous-marin : Neptune aveugle dont le trident se
confond aux racines fluviales. Je traverse les limites
du songe que tu m’offres : et je trouve le lac
stagnant de tes yeux ouverts
avec l’avidité des ténèbres.
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