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Citation de Partemps


Égloge blanche

(…)
Alors j’ouvre la fenêtre de la nuit. Je compte
les fils de chaque point lumineux, dans le ciel, comme si
je touchais les cheveux où brillent encore
les murmures de l’après-midi, et je sens une soudaine
inquiétude, lorsqu’un bruit d’ombre
s’immisce entre les amants. Quel
lieu plus retiré accueillera leur étreinte ? Ou
quel écho solitaire atteindra soudain la plénitude
de leurs voix ? Je collectionne le rythme de ces
cœurs dans la musique que je dérobe à leurs poitrines
accordées. Puis, j’allume des couchants, j’éclaircis
des pénombres, je fais en sorte que le coursier de la folie
dévale la colline de la passion, foulant de ses sabots
les gradins de son art. Et
je répète leurs gestes, sous un compendium
d’arbres, apprenant le chant
des feuillages dans un bruissement d’horizon,
afin que jamais plus ne se perde la racine
de l’amour planté en cette terre,

rosier éphémère dans un rêve d’arbre.
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