HORAIRE
Le vent, dans les gares de province, fait un bruit semblable
à celui que j’entendais enfant.
Ce vent ne ressemble à rien
de ce qui m’environne : la ville, des rues, des immeubles, images
fugitives du vide.
Cependant, je m’arrête par instants pour mieux me souvenir de
ce bruit qui a disparu.
Au loin, un bout de fleuve m’emmène de l’autre côté, où le vent
souffle comme toujours.
Je sors de l’ombre pour marcher sur le quai que le soleil de l’après-
midi rend insupportable, bien que je n’aille nulle part.
Le vent, parfois, se limite à dire que le terminus peut être une gare
de passage.
/Traduction Michel Chandeigne