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Citation de coco4649


POÈME


À l'aube, à tes côtés, la mer
s'est ouverte comme la fleur d'un regard
que septembre fait pâlir. La mer :
quand encore le brouillard l'étreint et l'obs-
curcit, elle rêve de tant de lumière, déjà…
et si, dans les éclairs blancs de l'horizon,
la nuit sanglote un bref adieu,
tu chantes avec elle, un instant,
dans une rumeur voilée par le matin. Toi,
que j'ai vue sous le cèdre mélancolique,
les lèvres noircies, brûler le nid
vide de plumes et de mémoire : si tu
m'enseignais le geste qui vit solitaire
d'un adieu sans avenir ni passé…
J'entendrais ta voix lourde, sur
la voix des vents et des vagues ; rappelant
quelle légende, ensevelie dans le mois obscur,
à laquelle tu as donné un nom d'étoile (Vénus,
l'antique Vénus qui agonise dans le matin
céleste) ? Ce mois, qui est passé
comme une heure incertaine, a conduit tes pas de
ténèbres, tes épaules ailées : âme
que la flamme consume dans les espaces, quand
un frisson de soleil entrouvre les nuages ;
rire d'eau dans un vers de mousse, qui
corrode la pierre d'une douleur ancienne.

p.116-117
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