Un jour du mois de juillet 1990, la poétesse et journaliste roumaine Mariana Marin est arrivée dans le village picard où j’habite. Cela se passait quelques semaines après la répression sanglante perpétrée par les mineurs à Bucarest. Elle a branché son petit magnétophone et, comme je me rebiffais, m’a prévenue : « Je resterai le temps qu’il faudra, mais je ne repartirai pas d’ici avec mes cassettes vierges. » Ainsi est né ce livre. Grâce à la patience de Mariana Marin, à son intérêt pour des événements qui se sont déroulés bien avant sa naissance. Et, aussi, à sa conviction farouche que je me devais de l’écrire.