Nous disons pensée française par opposition à la pensée anglo-saxonne, parce que la langue française implique pensée française, c'est-à-dire une certaine façon de sentir, de raisonner, de juger, propre à la race française.
C'est cette manière de sentir, de juger, que nous devons tenir à honneur de cultiver en nous, sans laquelle nous, de sang français, nous serions, dans l'ordre intellectuel, des bâtards ou des dégénérés.
Ce n’est pas la première fois que le devoir domestique aura été, dans la littérature, mis aux prises avec un devoir coexistant: patriotique, social ou religieux. Même s’il était vrai que l’Appel de la race nous propose de mettre, dans certaines circonstances, la patrie ou la religion au-dessus des affections domestiques, M. l’abbé Groulx ne ferait que suivre l’exemple de Corneille au théâtre et de Mgr Benson dans le roman. Et ce sont là, on l’admettra, des noms qui jouissent d’une certaine autorité.
Nous disons pensée française par opposition à la pensée anglo-saxonne, parce que la langue française implique pensée française, c’est-à-dire une certaine façon de sentir, de penser, de juger, propre à la race française.
C’est cette manière de sentir, de penser, de juger, que nous devons tenir à honneur de cultiver en nous, sans laquelle nous, de sang français, nous serions, dans l’ordre intellectuel, des bâtards ou des dégénérés.
C'est d'abord que le monde ne peut pas se passer de la France. D'autres nations, comme l'Angleterre, peuvent vanter aussi justement leur attachement à la liberté. D'autres, comme l'Italie, peuvent trouver dans un passé magnifique et dans une renaissance politique sans pareille le motif des plus hautes ambitions, des plus enthousiastes espérances.
L'Achat chez nous n'est pas et ne peut pas être de l'exclusivisme. Nous ne produisons pas le tiers, pas même le quart peut-être, de ce dont nous avons besoin. Comme tous les autres pays, nous ne pouvons pas, non plus, prétendre tout produire nous-mêmes. C'est pourquoi, chaque fois qu'il nous faut un article inexistant chez nous, nous devons donner la préférence à un produit de notre province d'abord, de notre pays ensuite, puis de l'Empire.
La Ligue de l'Achat chez nous croit faire oeuvre nationale dans le sens le plus large du mot, sachant que le pays ne peut pas être prospère si un tiers de sa population est condamnée à vivre perpétuellement dans la misère, sans même avoir l'espoir de se relever économiquement. Ce serait là, pour le reste du pays, un poids lourd qu'il ne saurait traîner indéfiniment sans danger. A ce point de vue la Ligue tend donc à remplir, au sens national, le même rôle que le gouvernement fédéral lorsqu'il a cru devoir prendre des mesures extraordinaires pour venir en aide aux provinces maritimes, et, plus récemment, aux provinces de l'Ouest, soit aider une partie du pays à se relever pour assurer la prospérité et la sécurité de la nation. Notre pays ne sera une puissante unité qu'en autant que ses parties composantes seront elles-mêmes vigoureuses et saines.
Chargé de traiter devant vous la question de l'industrie, je ne crois pas aller à rencontre de l'esprit de cette réunion en le faisant surtout au point de vue canadien-français.
Il y a certes des points où les intérêts propres de notre peuple dans cette question s'accordent avec ceux du Canada anglais, et vous ne manquerez pas de les discerner sans que j'y appuie autrement; mais dans la mesure où la situation économique des deux groupes importe à la réalisation de leurs destinées respectives, leurs façons respectives de l'envisager doivent différer comme leur histoire, comme leurs tendances politiques, comme leurs besoins intellectuels et moraux.
Les jeunes ont devant eux une grande et noble tâche.
Celle d’élever la race canadienne-française, par la
parole et par l’exemple, au-dessus des stupides
querelles dans lesquelles elle s’est épuisée depuis
quarante ans, par suite des conseils intéressés des plus
vils des hommes, les politiqueurs.
L’impérialisme, voilà l’ennemi !