"La Silicon Valley a pris un rôle central et invisible dans nos vies". Entretien avec O. Alexandre
En dépit de leurs différences, le libertarianisme, le transhumanisme et le long-termisme présentent des affinités électives. Les communautés virtuelles furent envisagées dès les années 1980 comme le moyen de réaliser le projet libertarien hérité des "pères fondateurs". Depuis les années 1990, des libertariens engagés dans le domaine des nouvelles technologies ont défendu l'humanité augmentée. Les biotechnologies et l'intelligence artificielle représentent à leurs yeux l'opportunité d'une vie meilleure. Ils ne minorent pas pour autant les risques technologiques grandissants. Des penseurs du transhumanisme se sont évertués, à partir des années 2000, à fournir des réponses à ce défi. Une partie d'entre eux se retrouvent dans les années 2010 sous le terme de "long-termisme", un mouvement visant à anticiper le futur de l'humanité?
En cela, « Silicon Valley » renvoie non seulement à une industrie, localisée au nord de la Californie, mais aussi à un modèle, celui de l'investissement dans ce qui y est défini comme l'avenir. Elle se révèle ainsi comme un objet à deux faces : avec le monde de la Silicon Valley (sa population, ses manières de faire, son économie, etc.), et le modèle, couramment désigné par l'expression de « Tech » (« Tech industry », « Tech ecosystem », « Tech community », etc.).
Introduction, p. 17
« Mais alors, dit Alice, si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ? »
Citation apocryphe circulant sur Internet, attribuée abusivement à Lewis Caroll et Alice au pays des merveilles
Introduction, p. 9