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Citation de Cannetille


Il faut dire qu’il fallait à tout prix quitter la maison le week-end. Mes parents s’engueulaient tellement qu’une journée à l’extérieur offrait à tout le monde une pause nécessaire. Mon pauvre père, que j’ai adoré comme toutes les petites filles, n’était pas mécontent de voir le cortège princier quitter le foyer. Il n’avait pas vraiment tenu les promesses d’une vie luxueuse, il s’était contenté d’offrir à la Reine mère une vie confortable. La Reine mère, de son côté, ne semblait pas lui donner entière satisfaction. Avec toutes ces frustrations, ça braillait sec à la maison. Alors mon père préférait se ruiner en achats de robes, de maquillage, d’essence, de frais d’inscription, il achetait sa tranquillité, une petite fortune. Pendant des années, je l’ai épargné car je voyais du désarroi et de la tristesse dans ses yeux pendant les préparatifs, il avait de la peine pour moi et cette peine me réconfortait. Désormais, je maudis sa faiblesse. Il passait sa vie à gueuler contre ma mère, ses collègues, le temps, les présidents, la banque et ses clients, il aurait pu le faire une fois pour moi. Au lieu de ça, il n’a rien dit pour s’assurer le calme d’un samedi seul à regarder la télé. Il m’a sacrifiée pour son confort. Je le constaterai plus tard, un homme qui crie tout le temps est souvent un homme faible. Le silence est fort.
Je suis injuste, il a fait une chose pour moi. Une de ses relations était responsable de la communication d’une chaîne de magasins d’articles de sport. Pendant trois ans, je suis devenue le mannequin enfant officiel du groupe. (…)
C’était bien payé, 18 000 dollars par an, je crois. Il a fait une chose pour moi, il s’en est foutu plein les poches. Il s’est largement remboursé l’argent dépensé pour sa tranquillité.
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