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Citation de nathavh


Il y avait la foule, la foule qui la guidait. Il y avait les chemins et les vibrations, les clochers de Pavie qui dansaient dans le ciel nuageux, la chaleur moite de sa tenue, les grondements des moteurs et les dépassemements, les virages que la voiture prenait à pleine vitesse, les lignes droites où tout se confondait autour d'elle. Dans les premiers instants, à la faveur d'un tournant suffisamment large, elle s'était libérée de ses poursuivants, s'offrant un espace pour accélérer vers le peloton de tête. Sur un chemin à travers champs, profitant d'un conseil du docteur Ferruci, elle avait coupé net l'accélération d'une Fiat au moteur tonitruant. Au dernier tour, le long de l'église et de la rue principale, elle avait communié avec le public, en tête de la course, comme portée par ces centaines de corps et de bras qui lui ouvraient le passage. Il ne reste de tout cela qu'une unique et énorme sensation, comme si le lit où pendent les pieds de Zita en recousant le pantalon d'Emiliano se mettait à flotter et partait à toute allure en glissant sur les toits de Milan, comme des tapis volants dans les livres ou la terre qui tourne très vite sous ses pieds sans que personne s'en rende compte. Dans la voiture, la terre tourne sous les pieds de Zita, mais les roues ne la suivent plus. Elles vont où le battement sans fin du moteur les emmène.
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