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Critiques de Olivier Thiébaut (38)
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Badawi

Ce roman basé sur la propre histoire de l’auteur Mohed Altrad nous fait vivre le désert puis les douleurs du déracinement, de l’exil.

Le jeune Maiouf nait d’une femme qui sera répudiée, son père le délaissera et n’aura que très peu de rapport avec lui si ce n’est de l’humiliation. Ce jeune Badawi (homme du désert) aura alors pour ambition de s’instruire et de quitter la Syrie pour devenir autre. Il comprend que sa liberté ne peut advenir qu’au prix de l’excellence scolaire. Malgré sa réussite dans les études, il aura toujours du mal à se faire accepter, il se sentira toujours à côté, étranger. Il obtiendra finalement une bourse et partira en France, là il changera de nom, de Maiouf qui signifie « abandonné » il choisira Quaher « victorieux ». Il obtiendra un poste d’ingénieur en pétrochimie dans les Emirats du Golfe Persique.

Il retournera dans son pays et retrouvera Fadia, son amie qu’il a quittée pour aller en France mais à qui il a promis de revenir. La distance géographique qui les a séparés et le cheminement intellectuel et émotionnel de Maiouf viendront perturber ces retrouvailles .

L’exil, la crise identitaire, la liberté, que de thèmes forts traités avec pudeur . Il y a une impression de chuchotements, tout est décrit avec douceur même si cela peut parfois être dur.

C’est un roman tout en délicatesse, finesse et émotions.

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Badawi - BD

Quel dommage de ne pas pouvoir afficher la BD ! En mettant l’ISBN, renvoi vers le roman. Fidèle à la biographie d’origine puisque l’auteur est Mohed Altrad, dessins de Juni Ba.

Enfant répudié par son père, élevé par sa grand-mère qui lui interdit d’aller à l’école. Pas besoin pour garder des moutons. C’est en cachette qu’il écoutera les cours et apprendra tout seul à lire. Sa détermination le fera quitter le désert syrien grâce à un instituteur. Une bourse lui permettra de devenir ingénieur. En 2015, il est désigné entrepreneur mondial. Son histoire semble incroyable ! Planches en noir et blanc, simples et efficaces.
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Badawi - BD

Héritier d’un peuple nomade, les Badawi, ou Bédouins, voué à disparaître depuis que les déserts ont été domptés par les routes et le passage des transporteurs, Maïouf le bien nommé, puisque son nom signifie “l’abandonné”, tente de se faire une place dans un monde qui ne veut pas de lui. Sa mère, répudiée par son époux et devenue une honte pour la famille, s’est vue contrainte de le confier à sa grand-mère à sa naissance. Depuis, l’enfant grandit en passant ses journées à garder des moutons. Mais, à sept ans, le jeune garçon rêve de s’instruire et d’aller à l’école. Se heurtant au refus obstiné de sa grand-mère, il apprend seul à lire et à écrire et finit par se faire remarquer et à intégrer le système scolaire. A force de persévérance et de réussite, Maïouf va réussir à quitter son village pour aller étudier à Raqqah, puis à Montpellier. De la Syrie à la France, découvrez le récit d’une réussite sociale au détriment, peut-être, des racines…



Adaptée du roman homonyme de Mohed Altrad, la bande dessinée de Juni Ba et Olivier Thiébaut s’inspire de la vie de l’auteur et nous plonge dans la Syrie des années 50. On y découvre le parcours incroyable et atypique de ce jeune berger persécuté et brimé durant sa jeunesse mais qui, à force de courage et de volonté, a su s'extraire de sa condition pour devenir ingénieur dans l’industrie pétrolière. Une ascension sociale qui ne sera pas sans sacrifices puisque, pour atteindre ses rêves, Maïouf va devoir tourner le dos à ses origines ainsi qu’à son pays et à son amour de jeunesse…



Déracinement, crise identitaire, sentiment d’être apatride, Maïouf va jusqu’à se rebaptiser Qaher, “le victorieux” pour fuir celui qu’il a été. Ainsi, à travers le récit de cette réussite, c’est aussi et surtout le récit d’une fuite en avant que nous content, en images, les deux auteurs. Un roman graphique plutôt réussi, porté par des dessins en noir et blanc assez épurés qui collent parfaitement à l’histoire et des personnages expressifs. L’histoire n’est pas noyée sous les bulles et sous la narration et c’est peut-être ce qui m’a un peu manqué… J’aurais aimé que certains passages soient plus détaillés et plus approfondis. J’ai eu l’impression de survoler cette histoire qui, pourtant est passionnante et pour le moins incroyable! Du coup, ça m’a donné envie d’approfondir avec le roman!
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Badawi

A quel prix se paye la conquête de la liberté ? Cette dernière doit-elle passer par l’effacement de sa vie, de ses origines, de ses racines ?



Mohed Altrad, dans son roman : « Badawi » pose cette question, sans que celle-ci ne revête jamais un caractère inactuel ou passéiste.

Un jeune bédouin, Maïouf, est en butte aux contraintes imposées par sa famille, qui lui interdisent l’accès à l’école, une liberté de mouvement minimale, le libre choix de sa conjointe.



Pour conquérir cette liberté, Maïouf fréquente l’école presque clandestinement, se joue de l’influence néfaste exercée par sa grand-mère, personnage habité par la volonté de nuire et de répandre le mal autour d’elle .Cette libération passe pour le jeune Maïouf , par l’excellence scolaire .Il l’atteint , se fait remarquer par ses enseignants, qui lui offrent une place dans un pensionnat , à Raqqah, localité de Syrie pas comparable à Damas ou Alep dans ses dimensions , mais qui lui ouvre les portes vers le monde extérieur . Sa situation de fils d’une femme répudiée entretient également sa révolte intérieure.

A Raqqah, il fait la connaissance d’une jeune fille, Fadia, dont il peine à reconnaître la nature des véritables sentiments qu’il éprouve à son égard : il en est amoureux, un peu comme le personnage principal du Grand Meaulnes d’Alain Fournier, promettant à cette jeune fille de l’attendre, de réaliser avec elle une union aboutissant à la naissance d’un enfant, le tout situé dans un futur indéterminé.



Après avoir obtenu une bourse du gouvernement syrien, Maïouf, qui a changé son prénom pour se faire appeler Zaher, « le victorieux » fait des études en France, y devient ingénieur en pétrochimie, et obtient un poste à dans les Emirats du Golfe Persique. Durant son séjour, il est fasciné par la puissance de ces infrastructures, puissance dont il croit, un instant, être une composante : « Il n’était plus à Raqqah, il n’était plus le petit Badawi dont on pouvait se moquer .C’est juste, la puissance le fascinait .Mais déjà, lorsqu’il était enfant, elle l’avait fasciné, et intimidé aussi, surtout parce qu’elle lui paraissait inaccessible. »



Le mérite de ce livre est de poser les questions relatives au danger, toujours omniprésent, de se renier pour épouser la modernité, d’oublier et de délaisser des éléments constituants de nos identités .C’est un roman d’apprentissage, doublé de la description d’un amour impossible car trop absolu, entre Zaher et Fadia.



C’est aussi un hommage discret, mais pertinent et actuel, à la maîtrise de l’esprit critique pour un être humain digne de ce nom .Une allusion est faite dans le livre à des contacts que Zaher, alias Maïouf, a avec les Frères Musulmans : « IL avait puisé dans leurs exhortations une force nouvelle, celle des certitudes. Mais tout ne l’avait pas convaincu dans ce qu’ils affirmaient .Il avait eu l’occasion de connaître quelques juifs, et l’idée que le judaïsme était le mal lui était apparue bien étrange .Il ne les avait pas rejoints, mais avait pris chez eux un regard critique sur le monde et les mœurs qui l’entouraient. »

Peut-on mieux dire ? Roman à découvrir, en raison de sa tonalité générale, alliant sincérité, justesse, et profondeur.



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Badawi

Quel plaisir de lire ce livre certainement une bibliographie. Un départ dans la vie difficile mais il s'extrait du misérable chemin qu’on lui infligeait. Sa mère obtient le divorce mais est répudiée de sa famille. Son fils devient après sa mort le fils de la celle qui a apporté la honte. Il est hébergé chez sa grand-mère qui en veut pas qu’il apprenne à lire encore moins aller à l’école. Les gens comme lui deviennent de misérables bergers de chèvres. Mais lui par la ruse malgré son jeune âge résiste et fini par sortir de se carcan qu’on lui infligeait.

J’ai adoré ce livre, rapide à lire et plein de courage. Les questions existentielles sont pertinentes et ne se résolvent pas en tout blanc ou tout noire.

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Tiroirs secrets

Avez-vous eu l’occasion un jour d’ouvrir le tiroir secret de quelqu’un et d’y découvrir des objets inusités? C’est ce que propose, avec le très bel album Les tiroirs secrets, publié chez Sarbacane, le tandem composé de Xabi M., pour les textes et d’Olivier Thiébaut pour les illustrations, lesquelles sont en fait des boîtes concoctées par le plasticien, qui ont été photographiées pour l’occasion.



Ces boîtes, ce sont des tiroirs secrets. Ceux d’un clown, d’un vieux soldat, d’une fourmi, d’un lion, d’un mendiant, d’une grand-mère, d’un exilé, d’un horloger et de quelques autres. Des tiroirs qui portent en eux des souvenirs et des rêves et dont le contenu, qui peut paraître hétéroclite, n’a pas été choisi au hasard.



Cela donne un livre qui fait rêver. Un livre qui raconte des histoires. Un livre dans lequel il fait bon s’attarder. Un livre qui sert de prétexte à entrer sur la pointe ds pieds dans la vie de certains. Dans celle d’un écrivain, notamment. Où « … il y a des phases maladroites, des adjectifs usés, de mauvaises idées et tout un attirail de mots dont l’écrivain n’a plus envie. »



Et dans le vôtre, qu’y aurait-il? Une page est réservée au lecteur à la tout fin. Qu’il ait 7 ou 107 ans. Car Tiroirs secrets, bien que destiné aux jeunes, est à mon avis un album pour tous ceux qui rêvent encore…
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Badawi

Roman rédigé comme un conte très agréable à lire.
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Badawi

Badawi raconte l'histoire d'un jeune bédouin orphelin dont la mère décédée a été répudiée par son père. Fardeau de la famille, il est très vite laissé à lui-même, et, doué d'une volonté sans bornes, décide d'être le meilleur à l'école, qu'il fréquente contre l'avis de tous.



Cumulant les "tares", l'adolescent grandit dans la rancoeur et le besoin de dépasser sa condition, sa naissance, son identité, qu'il ira jusqu'à changer lors de ses études en France.



De retour au pays, il ne parvient à renouer avec son amour de jeunesse pour lequel il n'éprouve plus rien, avant de se rendre peu à peu compte qu'il n'éprouve plus grand chose du tout.



Récit d'une aventure humaine, d'un enfant qui décide de se construire tout seul, Badawi est un roman très dur, puisqu'il montre l'isolement d'un homme qui ne parvient à s'extraire de sa condition d'homme du désert, quoiqu'il fasse. Finalement très noir, cet ouvrage permet de mettre en partie en exergue le mépris qu'ont la plupart des habitants des pays du Moyen-Orient pour les Bédouins ; mais aussi de montrer comment on peut se rendre compte, après une vie, de toutes les erreurs que l'on a commises, et de toutes les opportunités que l'on aurait dû saisir.



À ne pas lire si vous êtes dans une période mélancolique !
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Badawi

Histoire d'un jeune bédouin, orphelin de mère et rejeté par son père et sa seconde épouse, qui, avec détermination, lutte contre les préjugés de son peuple. Il va à l'école, au lycée, obtient une bourse pour finir ses études à Montpellier et devient ingénieur dans les puits de pétrole aux Emirats. Beau parcours pour celui que le narrateur nomme d'abord "l'enfant" puis "Maiouf", l'abandonné, prénom qu'il rejettera bientôt pour "Qaher" le vainqueur.

Durant ses quatre ans d'exil, il laissera se distendre les liens qui l'attachaient à sa jeune promise, Fadia, et à son pays, la Syrie.

Beaucoup d'évènements rythment le récit dans la première moitié, dont le procès pour meurtre de son jeune oncle, accusé à tord. La seconde est davantage centrée sur les états d'âme du jeune homme et sa difficulté à réconcilier son désir d'occident et son passé d'amoureux du désert.

Très belle histoire racontée simplement et qui éclaire les évènements récents en Afrique.
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Badawi

Mohed Altrad est un homme d’affaires et écrivain. Président du club de rugby de Montpellier, candidat aux dernières élections municipales, il est surtout le fondateur d’un groupe industriel à son nom.



Badawi est un roman autobiographique. J’aime ce type de livres, le lecteur ne sait pas ce qui est vrai ou inventé. Par son imagination, l’auteur parfait l’histoire. En ce qui me concerne, j’ai écrit un récit autobiographique non romancé, car je voulais rester le plus honnête et sincère.



Je me suis plongé dans l’histoire de cet enfant bédouin de Syrie qui lutte pour une vie meilleure, fuyant le désert. Je n’en dirai pas plus, car je n’ai pas apprécié la quatrième de couverture du livre : trop bavarde, elle dévoile les trois-quarts du récit. C’est le choix navrant de la maison d’édition.



Les chapitres sont courts, les deux premiers risqués tant ils peuvent paraître déroutants, puis l’histoire se met en place avec fluidité. Le style est soutenu, avec un vocabulaire précis et des descriptions poétiques :



« À mesure que la soirée avait avancé, le bar s'était transformé. L'ambiance s'était épaissie. Le ventilateur avait eu de plus en plus de mal à dissiper le dense nuage de fumée qui s'accumulait autour de ses pales. Il ne pouvait plus, à cette heure déjà matinale, que le déchirer lentement, laisser planer ses lambeaux au-dessus des têtes fatiguées, volutes blanches et grises qui dansent, appesanties, pénètrent les narines, troublent la lumière et émoussent les formes autant que les vapeurs d'alcool".



Une professeure de lettres sur Babélio dit qu’elle songeait à l’étudier dans sa classe. Je pense que ce choix serait judicieux. Badawi embrasse suffisamment de thèmes (l’amour, l’ambition, la famille, l’exil) pour intéresser de nombreuses personnes. De plus, le style n’est ni trop simple ni trop compliqué pour être étudié.



Je n’en ai pas fini avec Mohed Altrad et son entreprise parce qu’ils seront présents dans mon troisième livre, à paraître au printemps 2023.


Lien : https://benjaminaudoye.com/2..
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Badawi

Syrie, le désert, et un grand fleuve, l'Euphrate ; dans un village isolé, un petit garçon est né d'une très jeune femme, répudiée et chassée de son foyer à cause des manigances de la première épouse ; la jeune mère meurt alors que l'enfant est encore petit et celui-ci est élevé par sa grand-mère qui le destine à devenir berger.



"Nous, les Badawis, les Bédouins" dit l'auteur ; le petit garçon qui s'appelle Maïouf est très conscient d'être un bédouin et ne renie pas ses origines ; ce qu'il veut, c'est aller à l'école. Il en a entendu parler par les autres enfants, mais la grand-mère ne veut pas, il doit travailler, s'occuper des troupeaux. Alors, il se sauve, il suit les autres de loin, il marche pieds nus le matin sur la terre gelée ; et un jour enfin il est accepté, il entre dans la classe et il travaille très bien. Malgré sa pauvreté, la jalousie des autres enfants qui supportent mal que Maïouf, le fils d'une femme répudiée, soit le meilleur, et surtout malgré l'indifférence ou l'opposition de sa famille, il s'obstine et réussit à faire des études. Cette première partie du livre est très belle et émouvante.



Avant de partir en France avec une bourse, il a fréquenté plusieurs années, à Raqqah, une jeune fille dont il est tombé amoureux, Fadia. Mais rejoindre l'occident, laisser le désert et Fadia pour de longues années, ne va pas être sans conséquence pour sa vie personnelle...



C'est un parcours incroyable que l'ascension de ce petit bédouin qui devient ingénieur en pétrochimie ; une histoire hors norme, mais ne risque-t-on pas de se perdre dans cette quête de liberté ? de devenir quelqu'un d'autre que soi ? C'est ce que semble dire l'auteur et la deuxième partie du livre est bien sombre : si l'enfant était malmené, il se battait pour sa survie et une certaine revanche ; arrivé à ce qu'il a ardemment souhaité, l'adulte lui, a beaucoup de regrets.
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Un rêve sans faim

Un bel ouvrage avec un contenu fort très bien porté par une illustration très originale. À partir de 8 ans. Le 20 novembre 2012 pour le premier "Prix Photo en littérature jeunesse", ce titre est un des trois sélectionnés.
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Badawi

N’hésitez pas à vous plonger dans ce récit de ce jeune bédouin syrien qui refuse de garder les chèvres de sa grand-mère et veut échapper au poids de la malédiction et de la misère mais son chemin sera long en exil. Quel courage, persévérance et souvent solitude ! Peut-on oublier réellement ses racines et ses promesses et ne pas faire appel aux embrigadements de certains musulmans!
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Les hommes n'en font qu'à leur tête

Le grand format de cet album permet de bien observer tous les détails de chaque portrait, et les enfants vont certainement s'en donner à coeur joie. Sur chaque double page, on découvre le texte de François David à gauche et le portrait d'Olivier Thiébaut à droite. Le texte, sous forme de poésie onirique, propose différentes facettes de l'humanité, qui feront réfléchir les lecteurs. C'est un très beau livre, les portraits sont vraiment bien réussis, j'aime particulièrement l'homme de fer, qui fait d'ailleurs la couverture de l'album. Je regrette qu'il n'y ait pas en fin de livre quelques mots sur Arcimboldo, qui a inspiré l'album : cela aurait permis de créer un rebond vers un artiste et d'enrichir la culture du lecteur. En tout cas, on ne peut qu'être émerveillé devant ces constructions étonnantes et fascinantes. Un beau travail.
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
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Le Poulpe : Les pieds de la dame aux clebs

« Les pieds de la dame aux clebs » est un court roman policier mettant en scène le personnage de Gabriel Lecouvreur, une sorte de justicier anarchiste surnommé Le Poulpe à cause de ses longs bras.



Le personnage a été créé en 1998 par Jean-Bernard Pouy.



Plus qu’un personnage, c’est un concept puisque J.-B. Pouy écrira, en même temps que la première aventure « La petite écuyère a cafté », une bible afin de permettre à tous les auteurs désireux, d’écrire leur propre aventure du Poulpe en respectant les règles érigées par lui, assurant qu’il publierait tout ce qu’il recevrait en la matière.



Pouy a respecté sa parole et des centaines d’aventures ont depuis vu le jour, des bonnes, des moyennes et des mauvaises.



Pour la plupart des auteurs (Jean-Bernard Pouy excepté), écrire une aventure du Poulpe confère donc à l’exercice de style…



Il faut respecter une ambiance, des règles imposées par un autre, et proposer aux lecteurs ce qu’ils sont en droit d’attendre d’une telle lecture.



Le tout débute par un bon titre à base de jeu de mots, se poursuit par un schéma narratif débutant par une scène de crime, puis par la découverte du crime par Gabriel Lecouvreur à travers sa lecture quotidienne du journal dans son bistrot préféré et, par la suite, l’auteur peut laisser libre cours à son inspiration à condition que son Poulpe boive de la bière, se fasse tabasser, séduise des femmes, et résolve son enquête avec brio. Dans le lot, ne pas hésiter à rajouter de l’humour, encore des jeux de mots, des références littéraires à des textes courts (poèmes, haïkus, aphorismes) et vous voilà avec un bon Poulpe… ou pas.



Olivier Thiébaut est pour moi un illustre inconnu bien qu’il ait écrit une demi-douzaine de romans policiers, dont deux aventures du Poulpe.



Il a fait les Beaux-Arts, est licencié en cinéma et est également illustrateur et scénariste pour des séries télévision, dont « Une femme d’honneur ».



Un ado fugueur assassiné, un clochard alcoolique accusé d’avoir violé le gamin avant de l’étrangler, il n’en faut pas plus à Gabriel Lecouvreur pour sentir que cette affaire cache un loup. Un mec ivre mort, capable de bander alors que lui, après quelques bières, a fait faux bond à sa Cheryl ? Il n’y croit pas et va décider de laisser traîner les tentacules du Poulpe dans le quartier funeste.



Quand il apprend qu’un journaliste s’est suicidé, à quelques mètres de là et à quelques heures d’écart, le Poulpe est alors persuadé que son flair ne l’a pas trompé.



Écrire une aventure du Poulpe exige de respecter certaines règles.



La première, un titre sous forme de jeu de mots : c’est fait !



Un premier chapitre mettant en scène un crime : c’est fait !



Un second dans lequel Gabriel Lecouvreur apprend ledit crime en lisant le journal au « Pied de porc à la Saint Scolasse », son bistrot Q.G. : c’est fait !



Par la suite, il faut, comme je le disais, de l’humour, des jeux de mots, de la bière, des références littéraires.



Là aussi, l’auteur suit à la lettre la Bible en proposant un grand nombre de marques de bières, en jouant de belle façon avec les mots et en citant régulièrement des aphorismes de Lichtenberg, un philosophe allemand du XVIIIe siècle.



Dans une aventure du Poulpe, les intrigues sont souvent secondaires. Le principal étant le personnage, l’ambiance et l’humour.



C’est un peu le cas dans cet épisode dont la concision, de toute façon, n’aurait pas permis de poser une intrigue haletante.



Souvent, d’ailleurs, le lecteur a l’impression que l’intrigue est imposée par le jeu de mots du titre.



Malgré tout, le style de l’auteur est suffisamment plaisant, alerte, mélangeant travail sur les mots et l’humour, que l’ensemble se lit très agréablement malgré le fait qu’on se désintéresse un petit peu de l’histoire.



D’autant que hormis l’intrigue légère (ce qui est souvent le cas dans un « Poulpe »), l’auteur respecte parfaitement le cahier des charges comme un bon élève bien appliqué.



Au final, un exercice poulpien plaisant à lire.
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L'invention des oiseaux à plumes : Et autres ..

"L'invention des oiseaux à plumes (et autres fables en boîtes) est un vrai musée de curiosités anciennes.



Les pages sont emplies de petits objets multiples et tout est mis au rang de jouets possibles, les jeunes lecteurs auront envie de toucher.



Heureusement pour leurs auteurs, rien ne pourra être déplacé.



Alors pourquoi ne pas combler la petite frustration par quelques petites histoires qui mettront doublement en valeur le joyeux bazar?







Xabi M. va divertir son auditoire de fables farfelues qui devraient faire sourire, donnant au terme de fable son second sens, celui de la fabulation mais la visite de page en page sera incroyable.



Savez-vous pourquoi les oiseaux ont des plumes?



Pourquoi les dragons crachent du feu?



Pourquoi l'on tord le cou des robinets?







Il y a un peu d'onirisme dans la farce fable et dans la composition en carton, l'oeuvre à plat de Olivier Thiébaut donne l'illusion de présentations pour vitrines et c'est amusant.



Un album qui redonnera l'envie de mettre la pagaille dans le grenier des grands-parents pour y dénicher une vieille histoire ou deux (ou s'en inventer de nouvelles).
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Badawi

Maiouf, jeune bédouin, brave les traditions après que sa mère soit décédée. Il décide seul et contre l'avis de sa grand-mère, d'aller à l'école et d'y briller. Sa grand-mère qui lui en veut, ne fait rien pour le dissuader. Pour elle, il est l'enfant de la honte depuis que sa mère a été chassée par son mari, déjà marié à une première épouse.

Ce garçon, mal aimé, modèle de ténacité, va devenir ingénieur et va finir par même renoncer à l'amour, pour réaliser son rêve : être le meilleur !! Mais ce sacrifice vaut-il la peine ???

Est-il plus heureux d'avoir renoncé à sa vie de bedouin et à l'amour ?

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Les hommes n'en font qu'à leur tête

François David, grand jongleur de mots et d’images, a trouvé son compère avec Olivier Thiébaut. L’un assemble les phrases, l’autre les petits riens, trucs et ficelles, trésors du quotidien, et de leur bricolage poétique naquirent seize portraits. Têtes de bois ou de cartes et dés, façon Arcimboldo, incarnent l’homme des bois ou l’homme qui joue, suivis de l’homme de lettres, l’homme du futur ou l’homme qui rêve … Ces profils sont à la fois satiriques et poétiques, reflètent notre société, incitent à la critique et à l’observation.
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Espèces de monstres

Une galerie de portraits coup de coeur entre anthropomorphes et cabinets de curiosité. Si plusieurs textes sont militants (écologie, pollution, chasse...) et d’autres plus sensibles, tous interrogent sur la nature véritable du monstre. Le dernier portrait, loin de clore cette galerie singulière ouvre le débat sur un sujet plus intime : le monstre qui terrifie chacun de nous.
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Badawi

J'ai bien aimé ce roman conseillé par une de mes collègue qui en a rencontré l'auteur. Je pense le proposer à mes terminales...

Dommage tout de même que ce soit un peu long à commencer... Au delà de la 50é page on se laisse prendre par cette lecture, ce beau témoignage.
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