Oscar J. Friend

Toute invitation n'est pas gage de bon week-end, et bonne idée ne rime pas forcément avec bon roman !

Que Dieu me savonne et que Mars me pardonne !

J'aurai dû le savoir.

On ne m'y reprendra plus, c'est la dernière fois que j'invite un xzorculuéen à venir passer quelques jours à la maison.

Le temps de cette lecture m'a paru aussi long que plusieurs tenarcks*.

Sur sa planète, on l'appelle Tiz-un-deux-ot-ot-vix-quatre-sept-neuf-huit-neuf.

Ce qui, vous en conviendrez, ne simplifie pas les mondanités d'usage !

Nous avons donc convenu entre nous de l'interpeler par son ancien nom de famille : Llagnelet ... le doux agneau en somme.

Ce qui est un comble pour un martien nigaud !

Déjà poser son vaisseau au beau milieu d'un match international de polo n'était pas l'idée du siècle, mais tomber entre les mains de l'éminent reporter et critique sportif Louis Shayne, c'est un peu comme se retrouver assis un dimanche après-midi sur le divan de "vivement dimanche".

C'est décidément pas de chance !

Et, qui plus est, y tomber fou amoureux d'Elaine Eliott, la grande vedette des films à trois dimensions, n'est-ce pas ajouter l'inconscience à l'infortune ?

C'est acté, Llagnelet est un boulet qui va nous gâcher le week-end !

D'autant que le monde entier l'a pris pour une mystification publicitaire aussi invraisemblable que la pâte dentifrice nucléaire, que les enzymes qui font le tour pour becter de l'autre côté du linge, que le café si fort que ses grains sautent tout seuls et que Scout, la voiture fusée la plus rapide de nos routes nationales.

Il va donc falloir à notre nouvel ami, Llagnelet, 254 pages pour se sortir de ce bourbier ... 254 pages interminables ...

Il était venu nous demander un petit service, nous prier de lui confier le secret, non pas de la soupe aux choux, mais de notre sens de l'humour.

C'est qu'on ne rigole pas sur Xzorculu !

Enfin, on ne rigole plus.

Ça fait un moment que ça dure.

La planète se meurt d'avoir perdu ce goût de rire qui est un catalyseur indispensable à la vie.

Et, bien des terriens, malgré leur ignorance, connaissent ce secret ...

Exit donc la guerre des mondes et autres invasions d'aliens dégoulinants, Llagnelet est un nigaud bellâtre qui vient demander un service ...

Rendons-lui, refermons une fois pour toute ce bouquin d'Oscar J. Frend, "un martien sur la terre", paru en 1953 dans la collection du "Rayon Fantastique".

Et retournons à nos grands et petits soucis bien de chez nous ...



* un "tenarck" est l'année martienne.

Le texte n'est pas très long, mais il est particulièrement indigeste.

Dans le genre satire d'une société bouffée par la pub "planète à gogos" de Frederik Pohl est bien mieux.

Le pitch paraissait pas mal. mais pour le reste ça tourne en rond pour pas grand chose et pour finir par une résolution tombée du ciel.

franchement pas ma lecture de l'année.