Je m’adossai contre la carrosserie de l’Aston et me pinçai l’arête du nez pour tenter de reprendre le contrôle de mes nerfs. Cette histoire ne s’arrêterait-elle donc jamais ? Pas sans une aide extérieure, je le réalisais maintenant. Les yeux braqués sur les piétons passant dans mon champ de vision, j’essayai de m’imaginer ce que ça me ferait d’être à leur place, de vivre leur vie. Revenir les bras chargés de courses avant de me poser devant un bon film, me promener dans la rue sans penser à rien sinon au plaisir de respirer l’air frais et de dépenser mon argent en futilités. Entre l’existence banale d’un monsieur Tout-le-Monde et celle d’un chasseur de phénomènes paranormaux, j’ignorais quel choix je ferais si on me le donnait à cet instant. Je devais bien reconnaître que malgré des aspects parfois durs à supporter, je n’aurais pas su vivre autrement qu’en chasseur.