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Citation de michelekastner


Cela eut un effet positif : en parlant de Sofia, Marta commença à mieux connaître Roberto. Son frère avait beaucoup changé depuis l'époque où il avait 18 de moyenne à l'université. Le mythe de la carrière avait été la deuxième grande arnaque de sa vie, juste après un mariage qui ressemblait surtout à une punition. Au bureau, Roberto se voyait dépassé par des collègues plus jeunes et plus ambitieux. Il avait eu des promotions, mais il lui manquait les qualités nécessaires pour accomplir le pas décisif, et il s'était désormais résigné à occuper une position subalterne. Il en discutait avec une grande sincérité. Il avait réévalué des vertus telles que la douceur et la tolérance. Il savait qu'il ne comprenait pas sa femme, qu'il se méprenait sur ses besoins ; chaque fois qu'ils en débattaient, il se heurtait à sa propre vision limitée du monde, mais au moins il l'écoutait. Il cita un proverbe oriental qui disait plus ou moins : si ta maison est balayée par un ouragan, ne t'enferme pas dedans, ouvre portes et fenêtres et laisse-le passer. Marta en fut surprise. Son vieux boeuf de frère découvrait le bouddhisme zen. Et elle connaissait assez les ouragans pour apprécier ce nouveau Roberto, pour comprendre qu'il était enfin devenu un interlocuteur digne de ce nom.
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