DE NUIT…
De nuit, la clé dans la serrure
rentrant à pas feutrés, les livres
dans le couloir me chuchotant
un bonsoir, chacun d’entre eux plus sage
que celui qui les a tous lus ;
le verre d’eau, les toilettes, la
brosse à dents et le miroir, toujours
littéraire, jouant des variations sur un même
thème : et seulement en entrant
dans la chambre, sourd à ton sommeil
léger et parfumé, sans craindre
tes sabots délaissés là
dans le noir, alors seulement je prendrai conscience
que je ne suis que de passage, perdu dans l’instant puisque
la mort est sans abord et nous laisse interdits.
Pour autant que je sache, cela devrait se dérouler ainsi :
la fin consiste à rester là, à ne pas bouger.
/Traduction en français d’Angèle Paoli