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Citation de Luniver


[Les arguments en présence] témoignent de deux manières très différentes d'envisager le cas des victimes de maladies professionnelles. D'un côté, le juge se cantonne à la logique stricte de ce qu'il considère comme étant l'esprit des lois : la matière pénale a besoin de certitude ; or pas une des voix du dossier ne prouve avec une entière certitude que les maladies du verrier sont dues à son ancien travail, y compris parmi ses soutiens ; donc, il n'y a pas lieu de faire un procès. De l'autre côté, le médecin se réfère à l'état de la connaissance scientifique sur le cancer : il est généralement impossible de dire qu'un facteur plutôt qu'un autre a causé le cancer d'un individu ; les études scientifiques sur la cause des cancers sont toutes probabilistes, dans le sens où elles mettent en évidence des facteurs qui augmentent la probabilité pour un individu d'avoir un cancer ; dans le cas du verrier, les facteurs professionnels de cancers sont multiples, intenses et ont déjà été associés à ce type de maladies dans d'autres populations étudiées ; tout ceci devrait donc conduire à dire que c'est son travail qui a rendu Christian Cervantes malade, avant de tuer.

Sous la plume [du médecin], les éléments « sérieux et concordants » ne sont pas des preuves de seconde classe. Ce sont bien les meilleures preuves qu'on puisse avoir. Qu'à cela ne tienne : au nom du professionnalisme juridique, le juge continue d'exiger cette certitude de premier ordre, quand bien même, en l'état de la science, elle est rigoureusement impossible à atteindre.
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