Le champ politique offre ainsi un exemple d'organisation collective structurée autour d'une logique de combat : œil n'est pas anodin que les spécialistes parlent d'"arène politique". À chaque occasion, les factions en présence cherchent à organiser une guerre de positions, à raviver des clivages. Le dénigrement, les propos méprisants, voire haineux, les injures sont autant d'exemples d'un recours banal à la violence. Elle devient un mode d'expression politique routinier, agressif et déshumanisant, amplement relayé par les médias. De leur côté, ceux-ci se nourrissent de sensationnalisme et des faits divers sordides, sans grand souci de dignité. Ils offrent souvent un terreau fertile à la violence qu'ils construisent et véhiculent. Un cas d'école est celui du terrorisme à qui les médias offrent une résonance, diffusant l'effroi dans toute la société. Pour le moins ambiguë, cette médiatisation procédé d'une étrange collusion entre les terroristes et la télévision en particulier : les premiers agissent pour la seconde qui, en retour, monte leurs actions en"spectacle". La boucle de la violence est bel et bien bouclée.