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Citation de Henri-l-oiseleur


A l'égyptien dont l'existence est si longue, on a trouvé bien vite des relations de voisinage et même d'apparentement. Car il est désormais irréfutablement établi que, loin d'être un isolat, comme le basque, le sumérien, il partage un certain nombre de traits phonétiques, lexicaux, grammaticaux et structuraux avec d'autres langues et familles de langues. Et d'abord avec le sémitique et le berbère. Le constat en avait été déjà formulé dès le milieu du XIX°s. Puis, on proposa de l'étendre à d'autres, et d'autant plus que des progrès conséquents accomplis durant la dernière moitié du XX°s dans la description et l'étude des langues africaines, jusqu'alors vraiment trop mal connues, avaient apporté un sang nouveau. Désormais, on s'accorde à ranger l'égyptien dans un vaste ensemble qu'on appellera de préférence "phylum", plutôt que "famille" ou "super-famille". En effet, ces deux derniers termes impliquent, ou, à tout le moins, évoquent inconsciemment des liens génétiques entre les langues concernées. Danger méthodologique ! Les convergences qu'elles manifestent peuvent relever aussi de contacts prolongés, qu'ils aient été épisodiques, réitérés ou continus. Trancher a priori entre les deux termes de l'alternative est bien risqué. Ce phylum, dont les attestations couvrent une période de plus de cinq mille ans, s'étend sur un vaste territoire à cheval sur le Proche-Orient et une bonne partie de l'Afrique septentrionale, de la côte atlantique, et même, sans doute, des Canaries à la corne somalienne, de la Méditerranée au Kenya, au nord du Nigéria et du Cameroun en passant par le Sahara et le Tchad.

p. 269
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