Patricia Latour

Les poèmes sur les femmes sont pléiade et le choix en était donc difficile. Patricia Latour a choisi non pas de « présenter des écrits de femmes mais des poèmes qui parlent des femmes et qui sont écrits par des femmes et des hommes »

Elle signale aussi qu’« il y a encore trop peu de femmes qui trouvent à être publiées. »

Elle parle également du bonheur que lui apporte la poésie et c’est ce bonheur qu’elle nous offre en partage dans cette anthologie regroupant 101 poèmes.

On trouve des textes anciens, XIVe et XVe siècle avec des auteurs come Christine De Pisan, Clément Marot ou encore Louise Labé, qui parlent des femmes et de l’amour.

On retrouve bien sûr les grands poètes comme Rimbaud, Verlaine ou Prévert, mais aussi des poètes moins connus comme Jacqueline Farge, pseudonyme pour Lucie Guéhenneux (et non pas Jacqueline Grou Radenez comme précisé par l’auteure) Elle a écrit « Un chant s’envole » depuis la prison de la Roquette en 1943.



« Un chant s’envole et monte et remplit le faubourg,

Clamant bien haut la haine, la souffrance et l’espoir

Français ! oui, nous voulons lutter, agir, avoir

Notre part au combat, faire luire les beaux jours. »



Il y a aussi de jolies découvertes avec des auteurs étrangers comme ce poète vietnamien, Xuan Thiêu avec son poème » La fille de Fai-Tsi-Long »



« Pourquoi toujours dormir, petite sœur,

La tête appuyée sur le sable ?

Pourquoi ne dis-tu rien, petite sœur,

Serais-tu charmée par les chœurs de l’océan ? »



Bien sûr, sur un thème aussi large, le choix était vaste mais j’ai regretté l’absence de poètes plus contemporains.



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Belle introduction à l'art de la citation et du partage , de la reconnaissance de " où l'on vient " plus particulièrement précise sur cette question délicate de ce mal qui fait des femmes , les victimes des hommes avec un petit H comme P.Latour dit si bien.

Toute anthologie ne peut être que subjective comme le reconnaît Patricia Latour qui a réuni ces 101 poèmes. Chacun aura donc un choix différent parmi les milliers de poèmes consacrés aux femmes dans toutes les fonctions, actes et passions de la vie. Si on m'avait demandé mon avis (pertinent que pour moi !) le choix aurait été très différent car les poèmes proposés ne m'ont pas paru représentatif de la diversité existante. On ne peut douter du féminisme de Patricia Latour, et l'argument facile serait de dire qu'il y a autant des féminismes que de femmes (voire que d'êtres humains), mais l'intention ne m'est pas apparue dans la sélection proposée. Deux points m'ont paru manquer sur le fond : la condition des femmes et l'attirance des femmes pour les femmes. Sur la forme, même les poèmes les plus récents sont très classiques dans la forme et j'aurais aimé plus d'audace.

Je termine par quelques vers de Renée Vivien :

"Et l’esprit assoiffé d’éternel, d’impossible,

D’infini, je voulus moduler largement

Un hymne de magie et d’émerveillement.

Mais la strophe monta bégayante et pénible,

Reflet naïf, écho puéril, vol heurté,

Vers ta Divinité."

Sujet ou auteur. De nombreux jolis textes sur/pour/par les femmes. Et j'ai découvert un poème qui m'a bouleversée, grave, que l'on trouvera dans le citations : "Je trahirai demain" écrit en 1943 par Marianne Cohn, résistante allemande, assassinée en 1944 par la Gestapo à Annemasse.