Sulamita m'a raconté que, quand elle était en faculté, son professeur d'anatomie avait conseillé de lire un conte parlant d'assassinat et de vente de cadavres, inspiré de faits réels qui s'étaient produits à Londres au XIXe siècle. C'était une histoire sordide, de gens immoraux, qui étouffaient des mendiants et puis vendaient leurs corps aux universités. Mais ces crimes sordides, a- t-elle dit, avaient un but noble, qui était la science et le progrès. C'était une histoire, a- t-elle continué, de R.L. Stevenson, qui s'intitulait Le Voleur de cadavres.
Après avoir dit cela, elle a gardé le silence quelques instants.
On n'a même pas de cause noble, a- t-elle dit, avec un air désemparé