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Citation de collectifpolar


Je me souviens de ce jour de la fin novembre 75 où de longues files de Madrilènes piétinaient pour avoir l’honneur de saluer, d’un signe de croix ou d’un salut fasciste, le petit macchabée rabougri et desséché, exposé dans la salle des Colonnes du palais d’Orient. Dans son cercueil ovale, celui qui avait ensanglanté les champs et les villes d’Espagne reposait dans la dentelle, vêtu de son grand uniforme bleu. On aurait dit une de ces momies d’enfants en marinière qui hantent les catacombes dei Cappuccini, à Palerme.
Si Pedro avait été là, il aurait fait la queue, comme les autres.
Il aurait attendu des heures peut-être.
Pour cracher au visage de cire grise de l’homme qui lui avait volé sa jeunesse, sa famille et ses amis. Sa vie, quoi...
Mais Pedro n’était pas là.
Pedro était mort depuis presque quarante ans.
Mon père m’a souvent raconté comment les franquistes avaient arrêté Pedro, en pleine nuit.

L’OMBRE DE LA SANTA CRUZ
(extrait)
Maurice Gouiran
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