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EAN : 9782918721437
274 pages
Les éditions Arcane 17 (17/08/2015)
4.88/5   4 notes
Résumé :
Novembre 1975, le Caudillo meurt de sa belle mort. Dans son lit, en toute impunité !
Janvier 2015, l’idée jaillit de célébrer l’anniversaire de Franco de porc, pour les 40 ans de sa mort.
40 ans... Si le temps a passé, la détestation est intacte, inscrite au plus profond de notre ADN. Et l’envie d’écrire est immédiate. Franco, les garrots, les fachos, les bigots, les toubibs, les courtisans, les cocos, les anars, les Basques : vingt auteur(e)s entament... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Le temps a passé, la détestation est intacte. Et l'envie d'écrire immédiate. Franco, les garrots, les fachos, les cocos, les nanars, les Basques, les toubibs, les courtisans, les bigots : Vingt auteur(e)s entament ici la grande parade des règlements de compte ». Pour marquer les quarante ans de la mort de Franco, Arcane 17 a commandé l'écriture de vingt nouvelles qui racontent ou réécrivent L Histoire, qui rendent hommage aux combattants, qui cherchent à prévenir, enfin, de ce qui menace encore. Tel l'hydre, les têtes coupées du franquisme repoussent, d'autant plus facilement que le Caudillo est mort dans son lit honoré.

Ce sont donc vingt nouvelles longues de deux à dix pages, qui rassemblent des écritures très personnelles et variées ; à elles seules, elles dévoilent les émotions des auteurs face à ce personnage et à cette période : Franco dit la Muerte car tellement en accointance avec la torture et l'assassinat qu'il en est imprégné. Il s'agit alors d'écrire les histoires des résistants républicains assassinés, ou celles de leurs proches qui ne se sentent en paix qu'avec la mort du Caudillo en 1975. Ou de raconter, et le ton est alors plus historique, la journée du 20 décembre 1973 date à laquelle Luis Carrero Blanco, héritier présumé de Franco, explose dans un attenta de l'ETA. Ou encore de se venger rétrospectivement de Franco sur un mode plus humoristique, quoique noir toujours, en imaginant des attaques contre el valle de los caidos. de se mettre dans la peau de Franco, ou dans celles de fachos plus contemporains. Les approches du thème sont finalement très diverses, traitées comme des polars, des romans historiques, des romans de société ou des échanges épistolaires. Les réflexions personnelles, presque autobiographiques sont fréquentes. Les nouvelles sont un peu tout cela à la fois sans doute et c'est ce qui fait la richesse de ce recueil : donner une vision plurielle, historique et actualisée de cette histoire qui hante les peuples des deux côtés des Pyrénées.

Les vingt auteurs se prêtent au jeu avec justesse et nous font entrer dans leurs univers. Ce recueil est finalement l'occasion de les découvrir ou de les retrouver pour aller ensuite vers leurs oeuvres personnelles (lesquelles nous sont d'ailleurs recommandées à chaque fin de chapitre).
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La babéliote Caducrot a fait une bien juste critique de ce recueil de textes .

Le caudillo est enfin mort , la censure s'adoucit , la parole se libère , l'idée de fêter ça , se répand ..... c'est ce livre , oeuvre d'un collectif d'auteurs .
Recommandé auprès du " Très Haut " par une bonne partie de l'épiscopat espagnol , Francisco Franco Bahamonde devrait se la couler douce chez Saint Pierre , Heureusement , Lucifer s'est empressé de l'accueillir avec les honneurs et de le faire griller comme il se doit ...... il grille , il grille sur un grill adéquat et peu à peu sa peau prend les couleurs du drapeau espagnol , rouge , jaune rouge etc ... ça lui rappelle de bons souvenirs .

L' heure n'est plus au Flamenco
Déshonoré Mister Franco
Nous vivons l'heure des couteaux
Nous sommes à l'heure de Grimau

Que t'importe les procédures
Qui font des ombres sur le mur
Quand le bourreau bat la mesure

Franco la muerte ****************** Chantait Léo Ferré

Les anciens phalangistes , les tenants de l'extrême droite espagnole crient un peu moins fort .... pédale douce ... ! : Puede ser que volveran los anarquistas ( il se pourrait que reviennent les anarchistes ) Y en a pas un sur cent , mais pourtant ils existent !

Il y a encore des nostalgiques du franquisme , des adorateurs de la croix gammée , des amoureux du fascisme et du chant " Cara al sol " , ce livre est aussi là pour nous remettre en tête cette vérité , pour qu'on ne l'oublie pas , pour que cette histoire ait pris définitivement fin .


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Vingt nouvelles autour de la figure du dictateur espagnol.
Vingt nouvelles contre l'oubli.
Des textes forts, engagés parfois, rageurs souvent.
Car plus de 40 ans après la mort de Franco, le nationalisme a toujours beau jeu. Et pas qu'en Espagne. Partout en Europe et ailleurs il égraine son mépris des autres, de l'étranger. Partout il sème son dégoût des différences, sa haine pur et simple. Partout il me fait honte.
Ces 20 nouvelles sont salutaires, aujourd'hui encore plus qu'hier.
Elles nous rendent vigilants.
Nous redonnent de l'espoir en l'Homme, en l'Humain.
Vingt texte nécessaires.
Un grand merci aux auteurs et à l'éditeurs pour ce choix risqué quand on sait que le format de la nouvelle n'est pas très lu en France.
Un recueil à acheter, à transmettre, à faire circuler et à lire de toute urgence.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
L’inspecteur Bernabé s’apprêtait à mordre dans son casse-croûte garni de jambon et de cornichons quand le téléphone s’était mis à sonner. Il avait posé le sandwich près de la double page des faits divers du Dauphiné libéré. Le journal titrait sur l’arrestation, survenue la veille à Paris, de René Girier dit René La Canne, un bandit lyonnais derrière lequel Bernabé s’était épuisé. Les souvenirs étaient remontés à la surface : le gang des Tractions, Pierrot le Fou, la tentative d’enlèvement de Rita Hayworth, l’attaque du Train d’or, le vol des économies d’Édouard Daladier, un ancien président du Conseil... C’est peu dire qu’il lui en avait fait voir ! Les phrases, dans l’écouteur, s’étaient transformées en bruit, et il lui avait fallu demander à son correspondant de tout reprendre depuis le début.

-  Il y a de la friture sur la ligne... Je n’ai pas bien compris... Vous pouvez répéter ?
L’autre avait élevé la voix.
- Je vous appelle depuis la sablière du Roulet, à Villeurbanne. Il y a le tapis roulant à côté. Le problème, c’est que je ne peux pas faire mieux, le fil est trop court...
- C’est bon. Je vous entends mieux maintenant…
- Je ne sais pas si ça peut vous intéresser, mais tout à l’heure en arrimant une péniche, l’un de mes ouvriers est tombé sur une plaque minéralogique... Elle a dû être arrachée par une branche basse, au passage. Un peu plus loin, il a vu des traces de pneus qui coupent le petit talus et se dirigent droit sur le canal de Jonage... Il est venu me chercher. J’ai pris une gaffe pour sonder les profondeurs. L’eau est trouble, on ne voit rien, mais j’ai bien l’impression qu’il y a quelque chose en dessous...
- Ne touchez plus à rien et faites attention à ce que plus personne n’approche. Vous pouvez me donner le numéro de la plaque ?
- C’est le 1878-E69...
- Merci. J’arrive.

LE RAID DU F-BEQB
(extrait)
Didier Daeninckx
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Le sol gronde à chacun de ses pas et un bruit assourdissant remplit le silence inquiétant de ces lieux étranges. Elle doit accélérer et trouver vite un endroit où se cacher. Elle a du mal à respirer. Surtout ne pas glisser. Malgré le peu de clarté, elle parvient à distinguer à sa droite un sentier qui s’enfonce au milieu des fourrés. Elle change de direction et s’y engouffre avec le mince espoir de le semer. Avec un peu de chance, l’effet de surprise jouera en sa faveur. Et puis, soudain, elle ne peut plus avancer : des arbres immenses se dressent devant elle et lui bloquent le passage. Les branches s’enroulent autour de ses chevilles et les ronces lui griffent le visage. Elle hurle. Le sol se dérobe sous ses pieds, elle est aspirée par le vide, son corps plonge dans une eau verdâtre et froide. Elle émerge, un peu sonnée, crache la vase qu’elle vient d’avaler et réalise avec effroi qu’elle se trouve au fond d’un puits. Un liquide dégoûtant et visqueux suinte de la paroi. Elle lève la tête pour évaluer la hauteur. Une échelle pend dans le vide. Elle tend le bras pour s’en saisir, mais elle ne peut que l’effleurer. Son sang se glace dans ses veines quand elle entend une voix gutturale l’interpeller : « Je suis là, je viens te chercher ! » Juste au-dessus d’elle, l’immense silhouette de l’ogre éclairée par la pleine lune. Il s’assoit sur le rebord de la margelle, se penche pour attraper la corde, prend son temps avant de poser le pied sur le premier barreau. Et il commence à descendre en sifflotant…
À QUELQUES MINUTES PRÈS…
(extrait)
Patrick Fort
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Nos franchouillards ne lésinaient jamais à arborer le drapeau tricolore et à exhiber des portraits du maréchal Pétain. Les plus jeunes d’entre eux, des forts en gueule aux épaules de bagarreur, se mêleraient aux hordes de l’Œuvre française, du Cercle franco-hispanique, de l’association Pétain-Verdun, et fraterniseraient avec des vieillards fripés comme des pommes reinettes oubliées dans un grenier, des semi-cadavres flottants dans des chemises bleues trop amples, des nostalgiques de la Bandera Jeanne d’Arc et de ses cinq cents volontaires venus bouffer du rojo dans les rangs de la croisade franquiste. Et puis, les Français aiment pousser la chansonnette, c’est bien connu. Pas forcément La Marseillaise, notre hymne n’est bon que pour les rassemblements hexagonaux du FN ou les identitaires de la droite parlementaire, non, plutôt de bons vieux tubes revigorants comme Maréchal nous voilà, Nous voulons rester français ou La France de demain.
Au dîner des patries, il y eut aussi des chants. À peu près les mêmes. Mais après les discours;

L’OMBRE DE LA SANTA CRUZ
(extrait)
Maurice Gouiran
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Je me souviens de ce jour de la fin novembre 75 où de longues files de Madrilènes piétinaient pour avoir l’honneur de saluer, d’un signe de croix ou d’un salut fasciste, le petit macchabée rabougri et desséché, exposé dans la salle des Colonnes du palais d’Orient. Dans son cercueil ovale, celui qui avait ensanglanté les champs et les villes d’Espagne reposait dans la dentelle, vêtu de son grand uniforme bleu. On aurait dit une de ces momies d’enfants en marinière qui hantent les catacombes dei Cappuccini, à Palerme.
Si Pedro avait été là, il aurait fait la queue, comme les autres.
Il aurait attendu des heures peut-être.
Pour cracher au visage de cire grise de l’homme qui lui avait volé sa jeunesse, sa famille et ses amis. Sa vie, quoi...
Mais Pedro n’était pas là.
Pedro était mort depuis presque quarante ans.
Mon père m’a souvent raconté comment les franquistes avaient arrêté Pedro, en pleine nuit.

L’OMBRE DE LA SANTA CRUZ
(extrait)
Maurice Gouiran
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Valérie avance dans les rues de Paris. Ses yeux cueillent les néons, les affiches, les vitrines… Difficile de cacher sa curiosité provinciale. Pourtant, elle serait prête à tout afin de passer pour une jeune Parisienne blasée plutôt que pour une oie blanche nancéenne. Ce qu’elle est.
Dans sa démarche, transparaît le ravissement de se tenir là, en plein Quartier Latin. La sacoche qui bat sa hanche contient les papiers enfin dûment tamponnés. Bien sûr, elle habitera la banlieue, loin du cœur palpitant de sa future vie, mais elle sera là, au sein du Paris estudiantin, intellectuel, foisonnant, dont elle a toujours rêvé… Elle écoutera d’émérites professeurs lui parler de Sartre et Camus, de Borges et de Deleuze. Elle fréquentera la bibliothèque vénérable sous son dôme, elle s’assiéra sur des bancs qui ont vu passer le cul de l’intelligentsia française. L’idée la fait sourire.
PORQUE TE VAS
(extrait)
Jeanne Desaubry
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