Si Franco était mort, le franquisme ne l’était pas. Son souffle putride empuantissait encore les sierras ibériques et les rues de Madrid. Sinon, pourquoi l’ancien ministre du Caudillo, Manuel Franca, aurait-il reçu les honneurs de la nation à sa mort en 2012 ? Pourquoi le roi, le président du Parlement et le chef du gouvernement se seraient- ils déplacés à cette occasion ? Pourquoi Rajoy l’aurait-il salué comme « l’un des plus grands hommes politiques du siècle » et Posada aurait-il renchéri en affirmant qu’« il a exercé un leadership intellectuel, moral et sentimental ».
Imagine-t-on les obsèques de Laval, Darnand, Henriot ou Déat empreintes d’une telle déférence ?
L’OMBRE DE LA SANTA CRUZ
(extrait)
Maurice Gouiran