Il ne s'agit pas d'inviter les femmes à entrer dans un système de références masculines où compétitions et performances constituent l'unique Graal. Le sport ne peut se limiter à une économie du rendement, dont le seul vainqueur est celui qui impose sa supériorité au vaincu. Il ne s'agit pas non plus de renoncer à l'effort physique, à l'émulation, à l'envie de progresser, au plaisir reçu, partagé et donné aux autres.
Il s'agit de restaurer un cadre d'activités physiques et sportives où chacune et chacun, quels que soient son sexe, son âge, ses origines, ses diplômes, puissent choisir sa place, apporter sa contribution, en fonction de ses moyens, de ses besoins, de ses désirs et ambitions.
Le combat pour l'égalité entre les femmes et les hommes ne doit pas être un combat des unes contre les autres, mais un progrès pour l'ensemble de la société. À ce prix, l'égalité femmes-hommes dans le sport peut être un moyen d'émancipation individuelle et de progrès collectif. Au profit du monde sportif : il pourra se ressourcer et construire un nouveau paradigme. Au profit des sportives et des sportifs : elles et ils pourront trouver, ensemble, un sens commun à leurs pratiques. Au profit de la société toute entière : citoyennes et citoyens constateront que les valeurs sportives peuvent s'incarner dans une compétition respectueuse des corps et des personnes, organisée autour de règles équitables, orientée vers des objectifs responsables et pacifiques.