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Citation de rkhettaoui


La jeune fille dessinait pour son plaisir, aussi parce qu’elle avait du talent. Son univers à elle, c’était le catalogue Manufrance. Elle s’était d’abord essayée à reproduire les dessins, même difficiles ou compliqués, des corsets, des nécessaires à bigoudis, des peignes et des brosses, ce qui d’ordinaire plaît aux femmes. Devant son aisance avec le trait, la courbe ou les détails, tout le monde s’était extasié, son père le premier. Confiante, elle avait alors tenté sa chance auprès de la manufacture de Saint-Etienne, là-bas, très loin, au centre de la France.Son rêve aurait été de s’y faire engager ou bien de dessiner chez elle, à façon, d’après des modèles ou des photos. Un jour, elle reçut une lettre imprimée sur papier gris, qui sentait l’échec avant même de l’avoir ouverte. C’était un refus. Déçue, elle décolla le timbre de l’enveloppe pour sa collection, c’était toujours ça de pris, et l’affaire en resta là.Pour ne pas renoncer à son rêve, elle avait proposé ses services au Grand Bazar. Trois heures le matin à dessiner pour un petit catalogue destiné aux bons clients et le reste de la journée au comptoir à servir ou à emballer les commandes. Un compromis au goût amer, mais après tout elle n’avait que dix-huit ans.Et à dire vrai, Louise s’en fichait parce qu’elle avait pour elle d’être belle. Tout l’inverse de son père. En les voyant côte à côte, on ne pouvait s’empêcher de penser à un repentir de Dieu.
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