D'une façon plus générale, le cinéma, de par sa dimension populaire, est perçu par les artistes comme une sortie possible du tableau qui leur apparaît limité tant par son territoire d'intervention restreint que par son public trop choisi.
[...] le cinéma dans sa discontinuité analytique, dissèque, découpe artificiellement, de façon indifférenciée, le continu insécable du flux du mouvement, de l’énergie, de la vie. Le cinéma comme suite de coupes instantanées, ne pourrait donc prétendre à rendre compte du mouvement continu.
L’objet de la peinture n’est plus de peindre le ‘réel’ (référentiel extérieur), mais plutôt d’étudier le réel de la peinture même. Cette recherche sur les constituants matériels du tableau (pigments, texture, cadre…) amorcé par Manet, atteindra sa pleine intelligence avec Cézanne.
« Chaque art a son propre langage, c'est-à-dire ses moyens propres. Ainsi chaque art est quelque chose de fermé en soi. Chaque art est une vie propre. C'est un domaine en soi. »
Extrait de Wassily Kandinsky, « De la composition scénique », dans un article publié dans la revue Le Cavalier bleu
Ces films mettent tous en cause, d’une manière ou d’une autre, la narration traditionnelle, la logique du récit, les codes de représentation, pour s’intéresser essentiellement, mais pas seulement, à des questions visuelles.
Le gros plan est en effet articulé à une alternance de caches et contre caches qui produit une tension entre le fragment et la totalité, cette dernière restant toujours hors de vue.