Citation de tristecyr
DES ADVERSAIRES PÉNIBLES :
Plein de joie à l'idée de passer une semaine à pousser du bois en bonne compagnie, vous vous êtes inscrit à un open [d'échecs ]. Un sourire aux lèvres et le coeur rempli de chants d'oiseaux, vous consultez la liste des participants. Hélas, mille fois hélas, ces noms ne sont pas tous synonymes de plaisir potentiel. Le risque existe de rencontrer quelques individus dont le vis-à -vis prolongé mettra vos nerfs à rude épreuve. Voici les ficelles du métier pour reconnaître les fâcheux, les décourager, renvoyer les nuisances, se protéger. Bref, pour tenir jusqu'à la fin des hostilités.
LE BAVARD
Généralement quinquagénaire, le bavard arbore un visage détendu qui inspire une sympathie spontanée; aussi lui tendrez-vous une main chaleureuse accompagnée d'un aimable sourire. Erreur fatale ! Votre amabilité de façade, totalement feinte bien entendu, déclenchera une logorrhée irrépressible, car ce type de joueur confond salon mondain et tournoi d'échecs ! Il commencera par demander : " Nous n'avons pas déjà joué ensemble? ". A une telle question, il faut répondre a minima et cesser de sourire, sinon il sera bientôt impossible de l'arrêter. Il s'insinuera dans vos petits secrets, demandant si vous jouez toujours la défense Poulidor, celle qui assure de finir au moins second de la partie, si vous vous entraînez avec un ordinateur. Lui-même ne cachera rien de l'usage qu'il fait de sa bête de silicium, commentant longuement les merites comparés des logiciels Hans et Helmut. Puis, il appliquera ce sujet à son fils, son frère et toute sa famille. Suivra un exposé exhaustif de ses motivations à jouer : rencontrer des gens, se détendre d'un stress professionnel, se remettre d'un divorce ou d'une dépression, n'hésitant pas à conter par le menu ses déboires conjugaux et l'ambiance d'un foyer qu'il préfère fuir. Le démarrage de la pendule ne le fera pas taire. Sur votre temps de réflexion, il racontera comment il a joué toute une partie avec deux Fous blancs, jugera de la qualité de l'échiquier, proposera un café... " Non ?, une bière alors ? , un jus de fruit plutôt? ". Il n'y a pas grand chose à faire, hélas. La moindre des astuces est de ne jamais répondre pour éviter de remettre un euro dans la machine. Vous pouvez aussi le contredire brutalement, parfois ça calme. Solution ultime : crachez lui en pleine figure au déclenchement de la pendule; après un esclandre de convenance, un silence glacial devrait régner durant toute la partie.
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Plein de joie à l'idée de passer une semaine à pousser du bois en bonne compagnie, vous vous êtes inscrit à un open [d'échecs ]. Un sourire aux lèvres et le coeur rempli de chants d'oiseaux, vous consultez la liste des participants. Hélas, mille fois hélas, ces noms ne sont pas tous synonymes de plaisir potentiel. Le risque existe de rencontrer quelques individus dont le vis-à -vis prolongé mettra vos nerfs à rude épreuve. Voici les ficelles du métier pour reconnaître les fâcheux, les décourager, renvoyer les nuisances, se protéger. Bref, pour tenir jusqu'à la fin des hostilités.
LE BAVARD
Généralement quinquagénaire, le bavard arbore un visage détendu qui inspire une sympathie spontanée; aussi lui tendrez-vous une main chaleureuse accompagnée d'un aimable sourire. Erreur fatale ! Votre amabilité de façade, totalement feinte bien entendu, déclenchera une logorrhée irrépressible, car ce type de joueur confond salon mondain et tournoi d'échecs ! Il commencera par demander : " Nous n'avons pas déjà joué ensemble? ". A une telle question, il faut répondre a minima et cesser de sourire, sinon il sera bientôt impossible de l'arrêter. Il s'insinuera dans vos petits secrets, demandant si vous jouez toujours la défense Poulidor, celle qui assure de finir au moins second de la partie, si vous vous entraînez avec un ordinateur. Lui-même ne cachera rien de l'usage qu'il fait de sa bête de silicium, commentant longuement les merites comparés des logiciels Hans et Helmut. Puis, il appliquera ce sujet à son fils, son frère et toute sa famille. Suivra un exposé exhaustif de ses motivations à jouer : rencontrer des gens, se détendre d'un stress professionnel, se remettre d'un divorce ou d'une dépression, n'hésitant pas à conter par le menu ses déboires conjugaux et l'ambiance d'un foyer qu'il préfère fuir. Le démarrage de la pendule ne le fera pas taire. Sur votre temps de réflexion, il racontera comment il a joué toute une partie avec deux Fous blancs, jugera de la qualité de l'échiquier, proposera un café... " Non ?, une bière alors ? , un jus de fruit plutôt? ". Il n'y a pas grand chose à faire, hélas. La moindre des astuces est de ne jamais répondre pour éviter de remettre un euro dans la machine. Vous pouvez aussi le contredire brutalement, parfois ça calme. Solution ultime : crachez lui en pleine figure au déclenchement de la pendule; après un esclandre de convenance, un silence glacial devrait régner durant toute la partie.
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