Il en résulte une vision prospective qui se démarque des évidences en cours au début des années 1980. L’ouvrage, on le devine au titre, envisage un conflit militaire entre Soviétiques et Occidentaux, dont l’Europe même serait le théâtre. Mais cette crainte est partagée par l’opinion à l’époque.
Ce qui l’est moins, c’est que même si l’on admet une telle guerre, Patrick Schmoll pronostique un nécessaire rapprochement à terme entre Européens et Russes, en raison de leur proximité géographique,
historique et culturelle, et d’intérêts objectifs convergents dans un monde devenu multipolaire.
Pour répondre à l’objection de la contre-intuitivité de cette affirmation, il donne l'exemple de l'état des esprits dans les années qui précèdent la Seconde Guerre mondiale, et a fortiori pendant la durée de cette guerre : quelqu'un qui aurait prédit que dix ans plus tard, la France et l'Allemagne, réconciliée, seraient l'axe fondateur d'un espace européen de paix et de prospérité aurait été considéré comme un doux rêveur, sinon un possible traître, en tout cas pas comme un visionnaire.