Corona
traduction n° 1
L’automne mange sa feuille dans ma main :
nous sommes amis.
Des noix que nous cassons nous retirons
le temps et nous lui apprenons à marcher :
le temps s’en retourne aux coquilles.
Au miroir c’est dimanche,
en rêve c’est qu’on dort,
la bouche parle vrai.
Mon œil s’en va là-haut au ventre de ma bien
aimée :
nous nous regardons,
nous nous disons des choses sombres.
nous nous aimons comme pavot et mémoire,
nous dormons comme le vin dans les coquil-
lages,
comme la mer dans le rai sanglant de la lune.
Nous nous tenons là, étreints dans la croisée,
ils nous regardent depuis la rue :
il est temps que l’on sache !
Il est temps que la pierre veuille fleurir,
qu’un cœur palpite pour l’inquiétude.
Il est temps qu’il soit temps.
Il est temps.
/Traduction Valérie Briet