AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de AuroraeLibri


(...) il est bon de se rappeler que Bérulle vit dans un univers social fort différent du nôtre. Le royaume de France est divisé en « ordres » : non seulement clergé, noblesse et tiers-état, mais, à l’intérieur de la noblesse, par exemple, les uns exercent le pouvoir judiciaire, d’autres dirigent les affaires publiques, d’autres encore sont conseillers à la Chambre des comptes (Coll, 150), et à chacune de ces fonctions correspond un « ordre », c’est-à-dire un élément d’institution presque divine dans l’organisme de la création, aussi réel et aussi respectable que les Séraphins, les Chérubins et les Trônes de la Hiérarchie céleste. Les gravures du temps nous montrent qu’il est essentiel à ces « ordres » d’être hiérarchisés : au sommet, le roi rayonne sur la noblesse, et celle-ci, à son tour, sur les ordres inférieurs. A l’école de Denys, Bérulle pense que d’une manière analogue les prêtres et les Supérieurs départent (dans l’Église) leurs influences aux inférieurs et doivent imiter les anges supérieurs… qui purgent, qui illuminent, qui enflamment ceux qui leur sont soumis et subordonnés (OP, 191,1268). Mais pour transmettre ainsi aux âmes, sans l’altérer, le rayonnement du Christ, Souverain-Prêtre, il faut devenir instruments conjoints au Fils de Dieu et n’agir que par l’Esprit de Jésus (AO, I bis). De 1611 à 1615, Bérulle élabore à cette fin, pour les prêtres de l’Oratoire, un programme d’initiation mystique qui récapitule en l’explicitant toute son évolution christo-centrique.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}