L'empereur Auguste, devant ses favoris qui le trahissent et veulent l'assassiner, fait violence à son ressentiment, à sa colère, à son désir de vengeance, il réussit à les dominer pour laisser parler la raison et le cœur. La lutte en lui a été rude, il proclame le succès remporté, et, souverain du monde, il affirme la maîtrise qu'il prend sur lui-même, en s'écriant :
Je suis maître de moi comme de l'univers,
Je le suis, je veux l'être ! ...
L'homme faible, passif, sans volonté, sans empire sur lui-même, ne connaît pas les combats intimes de ce genre. Il se laisse glisser sans résistance sur la pente où l'entraînent les mouvements les plus fugitifs et les moins raisonnés de l'âme.