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EAN : SIE306097_740
Vuibert (30/11/-1)
3.36/5   7 notes
Résumé :
Ce souvenir, celui plus récent des entretiens que j'ai eu avec mes fils, des préceptes dont ils étaient entremêlés ou qui en découlaient naturellement, m'ont donné l'idée d'écrire un livre pour la jeunesse.
Je l'entreprends aujourd'hui.
Ce ne doit pas être un nouveau traité de morale et de civisme, mais simplement le résumé du langage tenu par les pères à leurs enfants, sous mille formes, à tout instant, au hasard des conversations familiales.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cet ouvrage est un essai philosophique, moraliste et civique, digne d'un guide de bonne conduite, le b.a.-ba des vertus morales de base que l'homme devrait posséder ou, tout du moins, les préceptes sur lesquels il devrait se référer. Dans une très longue diatribe, Paul Doumer détaille les principales caractéristiques morales et civiques indispensables au bon épanouissement de l'homme, tant pour la réussite de sa vie personnelle et sociale que pour le respect des devoirs que lui imposent ses obligations civiques de citoyen envers la Patrie.

J'ai entrepris la lecture de ce livre suite à une suggestion faite par Malika Sorel-Sutter, lors d'une interview télévisée. Son discours sur la question identitaire m'a quelque peu interpellée et, dans l'attente de lire son dernier livre « Les dindons de la farce », j'ai voulu prendre connaissance du « Livre de mes fils » écrit par Paul Doumer et publié en 1906, à une époque où les mots « Patrie », « devoir » et « respect » avaient encore un sens profond dans notre pays. Des valeurs morales essentielles, telles que la volonté, le courage, le travail, la justice, la fraternité, la tolérance, le patriotisme… Une analyse de l'éducation morale poussée jusqu'à l'extrême et que l'on retrouvera en 1940 dans la sacro-sainte devise officielle du Maréchal Pétain : « Travail, Famille, Patrie » !

Moraliste à l'excès, cette bible d'instruction civique me semble un peu surannée de nos jours et en total décalage avec nos sociétés modernes, lesquelles, dans leur évolution, s'éloignent inéluctablement des préceptes moraux de base, tant sacralisés autrefois. J'en veux pour preuve, notamment, les rappels faits dans l'ouvrage sur le rôle prépondérant des parents dans l'éducation de leurs enfants et les obligations de ces derniers à l'endroit de leurs parents auxquels ils doivent obéissance, respect et reconnaissance ou encore l'énumération des devoirs réciproques des époux (couples hétérosexuels, cela va de soi) qui s'engagent devant la loi par le mariage, etc…
Des « vieux clichés » d'une époque aujourd'hui révolue mais qui contiennent cependant un fond de vérité et des mises en garde face aux dangers qu'un excès libertaire non maîtrisé pourrait faire peser sur le plan de l'évolution de l'espèce humaine dans nos sociétés.
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Surannée, l'austère morale républicaine de Paul Doumer ? Peut-être. Son patriotisme intransigeant fera frémir les âmes timorées et sourire les indifférents. Tous auront tort. Ce patriotisme, c'était aussi celui d'un Péguy, d'un Clemenceau, d'un Charles de Gaulle. J'ai trouvé cet ouvrage - tombé aujourd'hui dans l'oubli - d'autant plus émouvant que les quatre fils auxquels il le dédie (vers 1906) sont tous morts pour la France, au cours de la Grande Guerre, et que, plus tard, Paul Doumer lui-même, alors qu'il était président de la République, fut assassiné. Cruel destin !
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
L'homme de bien, l'homme de caractère est prêt toujours à faire son devoir.
Mais on a coutume de dire qu'il est plus facile, dans bien des situations, de faire son devoir que de le connaître. Cela est vrai souvent. Il faut donc apprendre à discerner son devoir. Il est, pour une part, inscrit dans les lois; pour le reste, c'est la raison et la conscience qui le dictent.
Les devoirs que la loi prescrit sont les devoirs élémentaires, essentiels, ceux dont l'accomplissement est nécessaire à l'existence de la société.
Tu ne tueras pas, tu ne prendras pas à autrui ce qui lui appartient ; enfant, tu honoreras et respecteras tes père et mère, tu leur fourniras des aliments s'ils sont dans le besoin. Epoux, tu devras fidélité, secours, assistance à ta femme ; père, tu seras obligé de nourrir, entretenir et élever tes enfants.
Tels sont, entre autres, et à titre d'exemples, les commandements que l'homme reçoit de la loi. S'y conformer, ce n'est faire acte que de vulgaire honnêteté. La morale impose des devoirs.
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Entre les deux voies qui s'ouvrent devant nous, la voie du bien et la voie du mal, il y a une différence, la dernière est facile, elle est sur une pente qui attire, il suffit de s'y abandonner pour glisser rapidement vers l'abîme. La voie du bien est plus malaisée. Pour la parcourir, il faut un effort soutenu, une volonté persévérante, en un mot, il faut du caractère.
C'est un travail de tous les jours, une besogne jamais finie que de s'améliorer, se perfectionner, s'attacher aux qualités et aux vertus à acquérir, s'en prendre à ses défauts et à ses vices pour les combattre et les détruire, aux penchants dont il y a lieu de se garder, aux passions dont on doit se rendre maître.
C'est là le bien, le bien qu'on se fait à soi-même.
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La morale de l'intérêt, même de l'intérêt bien compris, dans l'acception élevée du mot, au sens que lui donnait Épicure, est une morale insuffisante, dangereuse, funeste aux sociétés qui s'y abandonnent.
Pour produire le bien particulier et le bien social, il n'est que la morale du devoir.
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L'homme sans volonté, fût-il doué d'une grande intelligence, n'a qu'une influence bien faible sur son propre sort. Il est le jouet des événements, le hasard fait son destin. Il va à travers la vie comme un bateau sans gouvernail sur une mer agitée. Il navigue sans direction, entraîné par tous les vents et tous les courants, jusqu'au jour où le flot l'engloutit.
Les hommes inertes, veules au point de n'avoir de volonté aucune, constituent heureusement l'exception.
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Ce qui pourrait affaiblir le patriotisme français, - l'égoïsme né d'une vie trop facile pour les uns, les sophismes accrédités chez d'autres, - n'a fait encore que des ravages individuels. La masse de la nation n'est pas entamée.
La campagne nouvelle, entreprise au nom de l'humanité contre la Patrie, ne saurait avoir plus de succès.
C'est l'éternel sophisme des antipatriotes qui revient sous une forme peu rajeunie.
Qu'entendent-ils par l'humanité ? Ce n'est pas sans doute cette sympathie pour les malheurs des hommes quels qu'ils soient, qui nous porte à les secourir. L'humanité ainsi entendue est un devoir individuel, enseigné par toutes les religions et toutes les morales; il s'accorde parfaitement avec le devoir envers la Patrie.
Le mot humanité signifie, pour nos raisonneurs, l'ensemble des hommes vivant sur la terre, c'est-à-dire le genre humain.
Comment l'amour du genre humain peut-il être opposé à l'amour de la Patrie ?
Dites qu'il faut aimer tous les hommes, et personne n'y contredira.
Mais dire que l'attachement à son pays, le devoir qui nous incombe de le servir, de le défendre, de lui sacrifier notre vie, n'ont plus leur raison d'être parce que nous sommes citoyens du monde, est tout autre chose, et prend une signification trop évidente. C'est couvrir d'un argument équivoque et captieux la désertion du premier des devoirs civiques.
Autant enseigner à l'enfant que parce qu'il doit aimer toutes les personnes de son village ou de sa ville, toutes celles qui existent sur la terre, il ne doit pas chérir particulièrement sa mère, la soutenir et la défendre contre tout et contre tous s'il est besoin ; que les obligations vagues et faciles qu'il a envers ses semblables suffisent, et qu'il n'en a pas de plus étroites envers sa famille. Autant enseigner à l'homme qu'il n'a pas à aimer mieux sa femme que les autres femmes, ses enfants que les autres enfants, et qu'il ne doit pas plus à ceux-là qu'à ceux-ci, c'est-à-dire, en fait, qu'il ne doit rien à personne.
Et c'est bien à cela que tend l'antipatriotisme, à la négation du devoir national, et par suite à la négation de tout devoir.
A quoi, en effet, peut obliger l'amour du genre humain ? Il nous demande une sentimentalité générale que nous avons tous. Mais comme l'humanité ne constitue pas une être organisé, une personne envers qui on puisse avoir des devoirs précis à remplir, qui impose des sacrifices, le citoyen du monde ne doit rien ; son égoïsme peut s'épanouir à l'aise.
Il est le digne enfant de la lâcheté.
Qu'on le veuille ou non, et quels que soient les hommes qui la professent, la théorie de l'antipatriotisme est bien la théorie de la lâcheté humaine.
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Video de Paul Doumer (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Doumer
Paul Doumer : la République audacieuse Amaury Lorin Éditions Champ Vallon
Du siège de Paris en 1870 aux crises des années 1920 en passant par la Grande Guerre, Paul Doumer est l'un des rares hommes politiques à avoir accompagné la Troisième République de bout en bout. Incarnation du modèle républicain, il participe à tous les grands dossiers politiques jusqu'à sa victoire à l'élection présidentielle de 1931.
https://www.laprocure.com/product/272400/paul-doumer-la-republique-audacieuse
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