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Citation de Partemps


Vivo
vivo de lune
La mer, qui heurte aux récifs ses vagues déferlantes, la mer approfondit, ne trouble pas la paix du soir, et la vie alentour, et la vie dans la case, dans la case en bois de bourao, tait ses bruits, et la nuit tombe, rapide, l’immense rideau d’un théâtre infini, toile sombre illustrée d’étoiles.

Plaintifs tous deux, près et loin, mon cœur et le vivo chantent.

C’est du rivage, là bas où l’anse brusque ses contours, que me vient la mélancolique musique : à quoi songe-t-il, le musicien sauvage, et vers qui s’en vont ses plaintes ? À qui songe-t-il, sauvage aussi, ce cœur blessé, et dites pour qui, dans cette solitude tant désirée, il précipite ses battements ?

Dans la solitude tous deux, près et loin, mon cœur et le vivo chantent.

La lune insidieuse et confidentielle rit à travers les bambous bien alignés de ma case, Hina, la lune ! et rythme aux caprices de sa clarté la musique, là bas, qui me vient du rivage, et l’on dirait — ces bambous, la lune — dans la nuit pleine de souvenirs, dans le silence, l’instrument et la mélodie.

Dans le silence tous deux, prés et loin, mon cœur et le vivo chantent.

Ah ! ce n’est pas un passant qui chante au loin sur le vivo sa chanson : c’est mon cœur ! C’est mon cœur qui se souvient au clair de la lime, au clair de la lune qui filtre à travers les bambous de ma case sa clarté mélodique, accompagnement des mots autrefois dits et des danses dansées.

En moi tous deux, mon cœur et le vivo chantent.

Mais que s’en aille loin de moi mon cœur vers la mer, et que les souvenirs cèdent aux espérances vers la mer dont les bruits autour de l’Ile sont les murs bénis, impénétrables, de mon exil, et que je tende mes mains à l’espace plein de promesses !

Loin tous deux, loin tous deux, mon cœur et le vivo chantent.
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