Faire une "psychothérapie", c'est avoir l'espoir de vivre plus tranquille avec ses angoisses et le monde environnant ; faire une psychanalyse, c'est se confronter à la loi de son désir, par épreuve de son angoisse de désirer et traversée de son fantasme. On relèvera que toutes les thérapies non analytiques promettent tacitement qu'on peut "s'en tirer" sans se confronter à son désir, par une auto-correction psychologique, comportementale, cognitiviste, etc. Pour la psychanalyse, on n'y coupe pas, de se confronter à la question en forme d'oracle : "qu'as-tu fait de ton désir ?". Façon de se reconnaître "responsable" de son symptôme, au lieu de s'adonner aux délices moroses du préjudice - que la victimologie et la résilience exaltent au contraire, ce qui en fait soupçonner le caractère idéologique.
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