Les promesses d'un hiver
Qu'est-ce qui pousse un lecteur vers un auteur si on part du principe que cette
rencontre n'est jamais fortuite ? la notoriété de l'écrivain joue un rôle souvent
essentiel dans le choix d'un livre, cependant le lecteur sera parfois attiré par
un titre, séduit par une couverture, alléché par une critique. il ira vers un ouvrage par intuition, suivant sa sensibilité personnelle du moment. Mais découvrir un oublié est une autre affaire pour laquelle le lecteur a souvent besoin d'une tierce personne.
Un auteur c'est en quelque sorte un ami que l'on retrouve à chaque nouvelle
lecture. Au fil des ouvrages, une sorte de connivence se crée. (...)
Samivel a accompagné mon éveil à la protection de la nature et aux beautés
de la montagne. Pagnol m'a ouvert son petit monde provençal et m'a conduit tout naturellement vers Giono. Giono aurait pu me conduire vers Proal...
(...) Giono aurait pu me conduire vers Proal, un auteur qu'il a encouragé et avec qui il a entretenu une correspondance (Jacques Drouin, hiver 1997, p. 28-29)
"Les têtes restent dures. Plus que les idées, ce sont des sensations, des sentiments qui les habitent."
Paul-Louis Bessy
A quoi tient une rencontre coup de foudre entre un lecteur et un livre ? c'est sans doute aussi complexe que chez les humains. (...)
-Histoire de Lou- est un petit bijou, ciselé avec amour. A mi-chemin entre -Alice au pays des merveilles- et -le Petit Prince-, c'est plein de fraîcheur et de merveilleux, sans la moindre mièvrerie. (...)
-Histoire de Lou-, une façon pour Jean Proal d'exorciser -Les Arnaud-, d'oublier un temps la dureté de la vie et de rêver à un monde meilleur en disant "regardez ,la montagne c'est aussi cela, de la poésie et de la
tendresse", pourquoi pas ? (p. 19-20-21, Jean-Paul Zuanon, hiver 1997)
(...) l'auteur décrit subtilement ces "taiseux" que sont les gens de sa trempe.
Regardez-les tous les deux, pliés sous la même peine, déchirés par la même
détresse et qui se regardent sans rien dire. Ecoutez cette prière passionnée qui
monte de chacun d'eux, la même prière, les mêmes mots qui s'arrêtent dans
leur gorge, qui n'arrivent pas à dénouer leurs lèvres, ouvrir leurs bras. Ils
sentent pourtant, ils comprennent, mais l'orgueil commande: la première
chose quand on souffre, c'est de se taire. (p. 25, Vincent Girard, hiver 1997)