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Citation de coco4649


Saint Georges et le Dragon


Il se penche sur l’encolure du cheval, étonné de découvrir le monstre qui tourne vers lui ses beaux yeux de crapaud, batracien saugrenu à peine issu du marécage glauque et de la forêt touffue de l’origine et de la création. Comme écrasés par l’exubérance de la sylve se contemplent l’un l’autre le cavalier en son armure harnaché avec sa longue épée dans la main et la pauvre bête étonnée avec sa langue qui rampe vers lui dans les herbes et qu’il va tuer. Qui semble se demander – pauvre monstre – lui, si faible en effet, encore désarmé sans carapace et nu, si bien intégré à l’élément humide vert où toutes les essences mêlées, les plantes les fougères les mousses conspirent et demeurent liées entre elles et respirent ensemble, pourquoi il devrait, lui – pauvre crapaud – périr.

Ainsi se déroule en ces temps un curieux combat de l’homme et de la bête. C’est une bien étrange histoire en effet que celle du chevalier errant et solitaire qui cherche une bête sans écailles au fond de la forêt pour la terrasser. Il faut que l’animal soit bien terrible pour qu’il parcoure ainsi les campagnes tout harnaché, pour que la bête soit ainsi traquée, pour qu’on la poursuivre dans ses repaires afin de l’assommer, pourfendre et saigner.
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