Casida de l’Amoureuse
Par le creux de l’oreille ouverte
rendez-moi sourde et que je pénètre
Dans votre bouche fermée afin de
saisir l’âcre salive de vos pensées
Rendez-moi aveugle pour que je voie
l’épaisseur de votre ombre penchée
Sur le bois de mon lit rendez-moi
muette et que la langue exaspérée
De mon désir nous conduise dans
le champ des blés coupés courts
Ah ! le goût ne peut me venir
A cet instant de vous haïr
Rendez-moi insensible et que j’éprouve
la douleur impuissante de votre regard