Car l'auteur des "maisons brûlées" n'a pas choisi de s'ensevelir sous les biens, de faire des additions au milieu de ses petites affaires, dans un espace borné. Il n'a pas choisi de s'agréger au cercle des bouffis, ni de devenir une chose, une marchandise. Ses poèmes souvent brefs, prestes, ne sont pas des bibelots à mettre dans la vitrine, mais des giclées d'être, de sens, capables de "démarrer" les esprits les plus parvenus, les plus arrêtés, les plus académiques.
(...) le détour de la fiction est un recours contre la pression de la vie sociale (...)
"Des rapports entre le langage et l'expérience, nous ne saisissons jamais qu'un point, un autre point, jamais une ligne"
La patrie de ce drôle d'oiseau migrateur n'est pas, bien évidemment, dans un éternel retour à la terre natale, ni dans l'habitation sédentaire, mais tout au contraire dans le déracinement, le départ, le déménagement, la rupture : "Dehors est mon château fort" affirme (...) l'éternel locataire de chambres d'hôtel. La mine d'or de ses carnets de poèmes (...) évoque les logements étroits que la Capitale parfois lui contesta, le menaçant d'expulsion