Chazel prit la femme par une épaule,il ressemblait ainsi à un grand oiseau de proie enlevant de terre une bestiole épouvantée. La tirant, la portant au bout de son seul bras gauche, il remonta l'allée à reculons jusqu'à la table de communion, tenant les autres sous son regard qui les hypnotisait.
"C'est elle, dit-il désignant la femme à la foule, mais vous êtes tous complices."
Chazel était heureux, mais heureux à n'y pas croire. Du lieu de son travail il contemplait, en petit et au loin, le village qu'il avait quitté. Il souriait, pensant à la tête qu'ils devaient faire en bas, voyant jour après jour le mur blanc s'étirer sur le Gras, comme dans un devoir bien fait, on souligne d'un trait le titre le plus important.
Quand il pensait à cette belle amitié qui les liait depuis leurs quinze ans, au séminaire. Chazel en était tout attendri. Pourtant Maze ne portant pas à l'attendrissement. C'était une sorte de géant, taillé à la hache, qui portait une grosse moustache rousse, aucune douceur angélique dans cet homme que Chazel appelait : L'Ancien Testament.
Toute la journée, le mulet avait fait la navette entre le Gras et le village.
Ce n'est pas qu'il y eut beaucoup de richesses à transporter, mais le chemin n'était pas facile et la bête s'épuisait.
Marie se sentait envahie d'une tristesse qu'elle ne parvenait pas à maîtriser. Elle qui aurait dû respirer loin de ce mari tyranique et exigeant regrettait de tout son coeur l'absence de cet homme.