Pendant toutes ces années, l’anglais était resté sa langue secrète, la langue de ses bonheurs et de ses malheurs, réels ou inventés. La langue qu’elle se parlait à elle-même quand elle était une autre. Dix ans plus tard, bien que n’ayant que très rarement l’occasion de parler, l’anglais lui remontait aux lèvres comme si elle n’avait jamais cessé de converser dans la langue de ce père disparu.