L'empathie des soignants me va droit au coeur. J'admire leur courage face aux soins qu'ils administrent à leurs patients. Ils sont sans cesse confrontés à la misère humaine, à la souffrance, à la réalité des corps impotents, nécessitant une assistance pour se laver ou faire ses besoins primaires.
Si j'ai eu l'impression que rien ne les a atteints ou rebutés, en tant que patiente, je comprends que tout ça n'est qu'une carapace, qu'un filet de protection indispensable à leur survie. Je me sens liée à toutes ces personnes qui m'ont soignée, surtout aux équipes de nuit, pour leur vaillance.
On naît et on meurt seul, quoiqu'il advienne. Cet inconfort douloureux, c'est le mien. Je suis la seule à pouvoir, à devoir même, l'endurer, puis le dominer. Ma douleur, j'aurais envie de la gémir toute la journée, mais par pudeur, par éducation, par souci de la vie, je ne le fais pas. Les autres ont leurs problèmes. Et puis à quoi bon ?