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Citation de PHILIPPETTO


Quand elle court, sur le terrain de jeu, en classe, quand elle étire son dos, et son visage, ses lèvres tendues vers le monde, et son corps alerte, sa souplesse quand elle se déplace, sa vélocité, sa vitalité pleine, le balancé de ses épaules, le dessin de ses muscles sous son pantalon. Je deviens jalouse, comme si je convoitais un objet précieux, un trésor à l’air libre. Je tiens au creux de ma main un grain de sable que j’ai peur de voir s'envoler. Je découvre d’autres amplitudes en moi, les intensités de la joie, les balbutiements du désespoir. Des images me viennent qui ne sont pas les bonnes. L’embrasser sur la bouche, la prendre dans mes bras. Ce n'est pas ça, Issa et moi. Ce n'est pas une route qui va quelque part. C’est un champ de hautes herbes qui s'étend sur des kilomètres, C’est une ronde, un vol d'oiseaux emmêlé dans les nuages. C’est une panthère au pelage profond comme la voûte céleste, doux comme l'océan. C’est une bouchée de crème et de génoise moelleuse. Je la contemple, trahie et soumise. Je suis patiente, à défaut de savoir quoi faire. Il faudrait que je sois capable de me lever, de m’avancer vers elle et que ce soit simple. Je ne connais pas les gestes d’un champ d'herbes sauvages, ni ceux d’une ronde d'oiseaux.
P. 49
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