L’attente dans une nuit sans fin, en cette période qui précède le second conflit mondial. Des poignées d’hommes courageux et déterminés sont pourtant prêts à risquer le tout pour le tout plutôt que de continuer à survivre sous un tel régime. Comme sous n’importe quel régime d’ailleurs, dès lors qu’il est placé sous le règne de l’État, de l’exploitation ou de la marchandise.
L’antifascisme est souvent une idéologie bien commode, d’une part pour amener une partie des dominés à une collaboration de classe, d’autre part pour se dissocier de perspectives qui ne se limiteraient pas à viser tel ou tel aspect du fascisme, mais tenteraient d’analyser —et donc de frapper— l’expression même du pouvoir.
Ce qui caractérisait alors une partie des partisans, a fortiori les anarchistes, ce n’était en effet certainement pas l’antifascisme tel que les démocrates et les staliniens de toujours peuvent à présent le dépeindre. C’était au contraire, un certain goût pour la liberté. Les chaînes qu’ils se sont évertués de briser n’étaient pas que celles d’un régime particulièrement infâme pour tout esprit un tant soit peu critique, mais celles qui réduisent une vie à la condition d’exploité, et la liberté à un choix entre différentes oppressions.