Peter H. Gilmore

Le satanisme commence avec l’athéisme. Nous commençons par dire que l’univers est neutre, qu’il n’existe ni Dieu ni Diable, ni rien qui puisse se soucier de nous ! Ainsi, nous devons assumer notre position au centre de notre propre univers subjectif, parce qu’à l’évidence, nous ne pouvons pas avoir le moindre contact objectif avec tout ce qui existe : ce serait plutôt arrogant et délirant…
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Mon sentiment profond, c’est que quiconque croit en une entité surnaturelle est, à un degré ou un autre, fou à lier. Que des gens croient au Diable ou en Dieu, ils ont perdu la raison.
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Satan est un modèle ou un mode de conduite. En hébreux, Satan signifie “adversaire”, “opposant”, celui qui doute et questionne. Comme nous sommes globalement des athées sceptiques, nous questionnons toutes les spiritualités. Nous croyons que seule la chair existe et que les dimensions spirituelles sont des fictions. Donc, nous nous élevons contre les religions orientales et occidentales, lesquelles, selon notre point de vue, promeuvent des fictions. Nous sommes donc les adversaires. Pour nous, Satan est un exemple. Lorsque l’on regarde comment il est dépeint par Mark Twain dans ses Lettres de la Terre, ou par Byron, ou par Milton dans Le Paradis perdu, il devient pour nous un symbole d’inspiration. On voudrait lui ressembler davantage. Nous ne baisserons pas la tête. Nous serons indépendants. Nous questionnerons en permanence.
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Observons plutôt le satanisme contemporain tel qu’il est : une religion prônant l’élitisme et le darwinisme social, visant à établir la suprématie du compétent sur l’idiot, de la justice rapide sur l’indolente injustice et prêchant le rejet de l’égalitarisme en tant que mythe ayant entravé les avancées de la société depuis deux mille ans. Y a-t-il une quelconque raison d’avoir peur ? Si vous faites partie de la majorité médiocre et manipulée par le monde médiatique, alors oui !
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Voici donc la Lex Satanicus, la loi de la jungle appliquée à la société humaine : 1. Ne donnez jamais votre opinion ou vos conseils sans avoir été préalablement sollicité.
2. Ne confiez vos angoisses à personne, à moins d’être sûr d’être écouté.
3. Si vous entrez chez quelqu’un, respectez-le ou n’y allez pas.
4. Si un de vos invités vous ennuie, traitez-le sans pitié ni ménagement.
5. Ne faites pas d’avances sexuelles, à moins d’avoir perçu des signaux favorables chez l’autre.
6. Ne prenez pas ce qui ne vous appartient pas, à moins que cela ne soulage autrui d’un fardeau.
7. Reconnaissez le pouvoir de la magie si vous en avez fait usage avec succès pour réaliser vos souhaits. Si vous niez les pouvoirs qui vous ont permis d’obtenir ce que vous désiriez, vous perdrez tout.
8. Ne vous plaignez de rien dont vous n’ayez à souffrir personnellement.
9. Ne maltraitez pas les enfants.
10. Ne tuez pas d’animaux, sauf pour vous défendre ou vous nourrir.
11. Lorsque vous avancez en territoire découvert, ne dérangez personne. Si quelqu’un vous dérange, demandez-lui d’arrêter. S’il ne le fait pas, détruisez-le.
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La stupidité : péché capital pour les satanistes. Nous regrettons qu’elle ne soit pas douloureuse. L’ignorance est une chose, mais notre société se complaît dans sa bêtise et sa médiocrité dictée par les médias, comme étant la seule posture non seulement acceptable mais aussi louable. Les satanistes doivent apprendre à discerner la vérité et ne peuvent se permettre d’être stupides.
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Le conformisme : ce point est évident d’un point de vue satanique. Il est juste de se conformer aux désirs d’autrui si ceux-ci présentent un intérêt pour vous. Mais seuls les idiots suivent aveuglément le troupeau. Il faut donc savoir sagement choisir son maître.
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Le manque de perspective : ce point peut, une fois encore, être très douloureux pour les satanistes. Vous ne devez jamais perdre de vue qui vous êtes, ce que vous êtes ni ce que votre existence même peut avoir de menaçant. C’est vous qui façonnez l’histoire au quotidien. Il faut conserver une large perspective historique et sociale, car c’est une des clés de la Magie. Connaître le passé est un atout pour construire le présent. Ne tombez jamais dans les comportements grégaires et soyez conscients de travailler à un autre niveau que le reste du monde.
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Le manque d’esthétisme : c’est l’application physique du facteur d’équilibre. L’esthétisme est une part importante de la Basse magie et doit être cultivé. Il est évident que les standards de beauté classiques ne sont pas vendeurs. Ils sont donc systématiquement écartés de notre société moderne de consommation. Cependant, l’équilibre et la beauté sont deux éléments essentiels du satanisme et contribuent à l’efficacité de la magie. L’esthétisme est particulier à chaque individu, mais il existe des critères universels indéniables en matière d’harmonie et de grâce
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Vous avez pu noter que l’Église de Satan ne pratique pas l’adoration satanique. De telles pratiques relèvent davantage de l’hérésie chrétienne et sont méprisables. Il est vain pour un sataniste de croire au combat éternel opposant Dieu et le Diable puisque, aucun de ces personnages n’existent. Les satanistes ne croient pas non plus au surnaturel. Le sataniste est son propre Dieu. Satan représente l’homme qui vit selon les préceptes de sa nature fière et charnelle. Certains satanistes voient aussi en Satan le symbole du chaos croissant qui sous-tend le monde et lui donne sa force vitale et la volonté de se reproduire. Pour les satanistes, Satan n’est pas une entité consciente digne d’être adorée, mais plutôt l’allégorie de la puissance cachée au fond de chacun de nous et disponible à tout moment. Ainsi, la pratique du sacrifice religieux est rejetée par les satanistes comme une aberration chrétienne, car le satanisme ne reconnaît aucune divinité.
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Nous reconnaissons le mérite individuel et n’accordons aucune valeur au sang ni aux gènes. Pour faire partie de l’élite, selon les satanistes, il faut le mériter en cultivant et en développant au maximum ses aptitudes innées. Il faut aussi s’appliquer à soi-même la discipline prônée par le satanisme. Quelle que soit leur origine ethnique, les individus de qualité supérieure sont accueillis à bras ouverts par le satanisme et sont invités à former une tribu transculturelle unique en son genre.
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Le procédé rituel s’apparente souvent à une catharsis qui vise à purifier l’individu des désirs qui pourraient devenir compulsifs s’ils restaient insatisfaits.
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Le procédé rituel s’apparente souvent à une catharsis qui vise à purifier l’individu des désirs qui pourraient devenir compulsifs s’ils restaient insatisfaits.
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La vie humaine n’a pas de valeur intrinsèque aux yeux des satanistes, pour lesquels seul compte l’individu. La plupart des gens suivent la route qu’ils se sont tracée en ignorant totalement ce qui se passe autour d’eux. Les satanistes, quant à eux, s’engagent aux côtés des hommes de valeur. La misanthropie est le fondement de la vie satanique. Notre planète se meurt de la surpopulation et nous qui étudions cet animal appelé Homme nous définissons, avec un sourire entendu, comme un groupe de « misanthropologistes ».
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Mourir pour un symbole est une idée totalement absurde pour les satanistes.
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Ayant une connaissance intime de l’âme humaine, le sataniste s’efforce d’être toujours conscient des rapports de force qui régissent les situations dans lesquelles il est impliqué. Il tente de discerner au mieux la réalité des désirs de chacun, au-delà des souhaits communément admis. Il doit être à même de comprendre les subtilités de la danse guerrière régie par l’équation mentionnée. S’il sait percevoir l’essence de la situation et déterminer qui détient le pouvoir, il fera alors en sorte que sa notion du droit soit finalement avérée, qu’il détienne lui-même le pouvoir ou qu’il en soit le porte-parole. Le sataniste sait que le fort triomphe toujours sur ceux qui sont objectivement plus faibles que lui, mais aussi que le rusé contrôle le fort. Les satanistes choisissent toujours le camp de la ruse. Fin de la leçon.
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C’était inévitable. Pour cette génération entièrement dévouée au tube cathodique, le temps du sauveur était venu. Les adorateurs de la télévision vivent encore tacitement selon un cadre de référence chrétien et ils éprouvent le besoin d’être sauvés. Et voilà que la vierge Marie de l’ordinateur fut visitée par le saint-Esprit de la communication en ligne, offrant ainsi au troupeau l’incarnation de sa divinité : Internet, Dieu en personne. Les disciples ont alors délaissé le monde matériel pour un Paradis virtuel, le Ciel ici et maintenant, mais loin de l’abondance terrestre.
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La réalité est donc à l’entière disposition de ceux d’entre nous qui ne se contentent pas d’un ersatz d’existence. À présent, les masses peuvent rester chez elles, confortablement installées devant leur écran lumineux, les mains courant sur le clavier ou jouant avec la souris. Elles nous laissent ainsi le champ libre. Que pourrions-nous demander de plus ? Ainsi va le monde, qui était autrefois une scène, mais qui n’est plus aujourd’hui qu’un écran d’ordinateur. Les décors, les costumes et les acteurs ont été remplacés par une danse incessante de pixels lumineux. On ne prend plus le risque de rencontrer quelqu’un ou d’être jugé pour ce que l’on est. Aujourd’hui, on se fabrique un masque grâce au clavier d’un PC. Le portail du cyberespace agit comme un filtre et ne laisse passer qu’un simulacre de réalité. Certains choisissent de travestir leur personnalité alors que d’autres, plus francs, se laissent aller à cracher ce qui leur passe par la tête, pensant à tort qu’ils donnent ainsi une image complète et sincère d’eux-mêmes. Surtout, ceux qui se prosternaient devant quiconque apparaissait sur l’écran de leur télévision, peuvent dorénavant apparaître eux-mêmes sur l’écran d’autrui. Ils trouvent ainsi le moyen