Esprit Noir lui raconta qu'en voyant les premiers chevaux, les Osages avaient cru que le Grand Esprit, dans sa magnanimité, leur faisait don de grands chiens pour tirer plus aisément les lourds chargements lors de leurs déplacements saisonniers. Oui, c'était cela leur vie d'avant : les tipis démontés, le travoi mis en place, deux perches, une peau tendue et l'on entassait dessus les effets, la nourriture, les marmites, les enfants, les vieillards; aidées des chevaux, les femmes tiraient le tout. Sur le lieu de la chasse, l'on remontait les tipis, s'installant de nouveau. C'était une vie d'hommes libres; elle convenait à Esprit Noir.