Tu ne l’avais jamais vue.
Tu l’avais déjà entendue respirer
derrière toi. Tu t’étais retourné
souvent. Pour caresser son vide chaud.
Elle était ce silence qui faisait battre
le cœur de ta vie. L’ombre
qui guidait tes pas.
L’absence la plus intime. Elle te suivait
depuis trop longtemps. Depuis avant
le contact et le souvenir. Avant
que tout se cherche.
Il y aurait toujours
assez d’étoiles
dans le ciel.
Pour déposer
à la surface de vos nuits
un scintillement. Une promesse.
Vos corps se retrouveraient toujours.
Tu ne vis plus que la nuit. C’est pour cueillir
les étoiles abîmées. Tu les déposes
près de ses rêves. Ça te tuera.
La lueur suinte par tes doigts
calcinés. Mais ton sourire.
Si elle pouvait encore
te voir sourire.
La pluie traçait des sillons froids
à la surface de vos caresses.
Tu t’en souviens.
Comme du feuillage roux
qui bruissait pour vous deux.
Comme de ses cheveux
mouillés fleurant le redoux.
Vous étiez de l’inné
de fond. De l’immergé
dans un or extatique
qui vous secouait depuis
toujours déjà. Un océan
de vagues nues rythmant
l’avenir de vos étreintes.
Son corps était un jardin d’empreintes
Toujours fraîches. Elles harcelaient
tes rêves d’étreintes pures.
De retrouvailles. D’éternités
chuchotées à l’oreille.
Ce sourire qui n’avait été qu’à elle
se poserait parfois sur un visage
lointain. Tout l’aurait oubliée.
Mais la joie repasserait.
Vous seriez éternels.
Aucune nuit ne te contiendra
plus. Tu seras flamboyance.
Cascade de ciels à venir.
Et toutes les voûtes
seront percées
par tes étoiles.
D’infinis sursauts
échos éteints depuis
longtemps
agitent le courant qui te berce
au creux du froid.
Sa voix
toujours proche.