LE JARDIN, LES MOTS SONT PROCHES
Le jardin, les mots sont proches, trop loin des
images et de ma prise. Quand je touche la
lumière, elle résiste comme une roche.
Dans l'entre-deux du temps, il y a ce nœud
embroussaillé de chagrin.
La lumière, ce mur de mer sale entre le
monde et moi, resserre les fenêtres, obstrue ma
pensée, me rejette dans l'ombre. Ma main
enregistre la souffrance en petites coupures.
Le soir conjoint les petites peurs. Le ciel déjà
noir ensemence solitude et chagrin. Qui longe
ce mur sombre sans même cueillir l'ombre?
Je vais à reculons me chercher loin derrière le
temps.