Chaque matin, la remise en marche me paraissait plus dure que la veille. Et les heures sur la banquise plus longues, avec le vent glacial, les crêtes et les brisures, les glaçons dans les poils de ma capuche, les traîneaux à réparer, les lèvres gercées, la neige sur le visage comme une pluie d'épingles. Jour après jour, la fatigue s'accumulait. Nos visages se creusaient. Je sentais peser sur mes épaules le poids de mes quarante-trois ans.