Philippe Porée-Kurrer

La chair est le parchemin éphémère de toutes les histoires,
le parchemin de la vie.

Le froid règne comme s'il ne devait plus jamais abdiquer,
et l'on a du mal à imaginer qu'un jour, dans quelques longs mois interminables,
le printemps avec ses douceurs et ses couleurs puisse revenir.

Pour vivre, il me fallait renaître dans cette réalité
qui n'est pas la réalité. Autrement dit,il me fallait vivre ma fiction
et y croire jusqu'à ce qu'elle soit tangible.
Ceux qui ont peur, appelle ça la folie.

- Bah ! De toute façon , comme on dit souvent, une bonne guerre
diminuerait le chômage et mettrait sûrement un peu de jugeote
dans la cervelle de tous ces jeunots d' aujourd'hui qui veulent
tout avoir sans rien foutre!

Comme partout, alors que le voyageur de passage
suscite généralement la sympathie,
celui qui s’installe éveille plutôt la méfiance,
et cela, avec un degré qui va croissant selon la différence.

Le silence! Il emplit tout et contient tout :
les tumultes, les clameurs et les chuchotements.
Il court sur la terre comme le vent.
Il parle. Il dit ce qui a été et suggère ce qui sera.

Tentant de réprimer une brutale érection
qui lui donnait l'impression de vouloir tout accaparer de lui-même,
il s'était laissé aller à imaginer, supposer, concevoir, fabuler, conjecturer,
sur la représentation intime de Missy qui du même coup
avait pris à ses yeux une dimension chargée de mystère.

Bon sang! Qui est cette fille en train de monter à bord?
Dans sa petite robe canari, elle ne doit pas se rendre compte
de la réaction qu’elle peut provoquer chez un mâle!