Personne n'est préparé à connaître, à élever, à accompagner une enfant comme Garance. Personne ne s’y attend. Bien entendu, on rencontre, au hasard de l’existence, des personnes différentes . Et bien entendu, l’éducation nous a appris à avoir un regard compatissant, des gestes et des réponses appropriés, parfois même un peu de curiosité, une tentative d'aide, de comprehension. Ainsi, il nous semble qu'au fond de chacun et cela n'est pas scandaleux qu’il y’a une très profonde envie de rester en retrait, de laisser qui de droit s'occuper de ce qui est une souffrance étrange, autre, qui ne le concerne pas. Pas beaucoup. Un des propos qui revient imnédiatement dans les conversations des parents d'enfants différents est que rien, absolument rien ne les prépare à affronter cette diflérence. De même que sa découverte est progressive, douloureuse, ralentie par de fausses espérances et des interventions bienveillantes, mais incompétentes, celle des justes réactions, des bonnes attitudes n'est nulle part innée, ni enseignée. C’est au travers de beaucoup d'erreurs, de maladresses, et d'un peu d invention, d'observations, d'innovations, et sans doute beaucoup d'amour, que l'on trouve à tâtons, dans notre ignorance, le mot, le geste, I'encouragement, parfois la menace ou la récompense, qui soulagera la tension, réduira l’anxiété, permettra un progrès, évitera une crise ou bloquera ses prolongements, ramènera la paix et nourrira quelque espoir.